L’appel du 18 joint 2019 approche !
La résistance contre la prohibition s’organise dans les villes de France : l’appel du « 18 joint » approche. Dans une semaine, des rassemblements organisés par des militants pro-cannabis pour débattre et discuter de la place du cannabis dans la société française et des réformes à engager se tiendront notamment à Lyon, Paris et Nantes.
Un événement festif et militant
L’appel du 18 joint ne date pas de 1940 mais il ne date pas d’hier non plus. L’initiative émane d’un manifeste publié par le journal Libération en 1976 pour faire abroger la loi sur les stupéfiants de 1970. Cette loi est toujours en vigueur aujourd’hui, et par conséquent l’appel du 18 joint également.
Aujourd’hui, c’est le CIRC (Collectif d’information et de recherche cannabique) qui a repris le flambeau et organise notamment l’événement lyonnais aux côtés de nombreux partenaires (Principes Actifs, le GRECC, les Jeunes Ecologistes Lyonnais, Europe Ecologie les Verts, Ananda & Cie, Lyon Sold’Jah, la Ligue des droits de l’Homme et AIDES).
Ceci dit, n’importe qui peut organiser l’appel du 18 joint dans sa propre ville en se déclarant à la préfecture sous l’appellation “Collectif Ad Hoc de l’Appel du 18 joint”. Toutes les infos pratiques sont disponibles sur la page du CIRC appel du 18 joint mode d’emploi.
Cette 27e édition se tiendra au parc de la villette à Paris de 18h à 22h, au Parc des berges à Lyon de 18h à minuit et au miroir d’eau à Nantes de 16h à 22h. Il s’agit d’un événement festif et militant avec des prises de parole, des stands d’information, une buvette et des sound system.
Militer pour la réforme
Dans son communiqué, le CIRC rappelle que les Français sont les plus grands consommateurs de cannabis en Europe. 45% de la population française a déjà essayé le cannabis selon l’OEDT et la France occupe la 6e place mondiale en termes d’usage récréatif du cannabis. Pourtant, elle demeure un des pays ayant les lois les plus répressives en la matière : une interpellation pour infraction à la loi sur les stupéfiants (dont 80% concernent le cannabis) a lieu en moyenne toutes les trois minutes, ces infractions conduisent à 67 500 condamnations par an et récemment une amende forfaitaire délictuelle de 200€ est venue s’ajouter à l’arsenal répressif français en matière de lutte antidrogue.
Cette nouvelle mesure a été largement critiquée par de nombreux acteurs comme la sénatrice Esther Benbassa, le collectif Police contre la Prohibition et de nombreuse autres associations qui ont saisi le Conseil constitutionnel sur le sujet, en vain. Le CIRC la qualifie de « mesure sans effet sur l’usage et le trafic, mais calibrée pour la politique du chiffre, basée sur une répression dispendieuse (1,13 Mds d’€ par an), inefficace et discriminatoire, qui cible les jeunes perçus comme non blancs dans les quartiers populaires ».
Malgré l’immobilisme, il semble que la question de la réforme (dépénalisation, légalisation) est sur de plus en plus de bouches : à Villeurbanne, dans la métropole lyonnaise, la mairie a lancé une consultation citoyenne (72% en faveur de la légalisation), des députés et des élus locaux se disent également favorables à une réforme, en retard des Français qui sont déjà 1 sur 2 à être favorables à une régulation du cannabis.
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