Quand le cannabis devient un produit de luxe
Dernière étape sur le chemin de la normalisation, les produits dérivés du cannabis gagnent leurs lettres de noblesse et sont érigés au rang de produits de luxe. La qualité premium, l’esthétique des marques, la réputation des enseignes et bien sûr le prix sont autant de signes que le cannabis a fait son chemin hors des ruelles sombres jusqu’aux étagères des galeries de luxe.
Barneys adopte le cannabis
La dernière enseigne mainstream a avoir adopté le cannabis est Barneys et ce n’est pas n’importe quelle enseigne. Fondée en 1923, cette enseigne new-yorkaise est spécialisée dans le luxe, les pièces de haute couture et de créateurs. Elle s’est désormais convertie à la culture cannabique puisqu’elle va bientôt accueillir des produits et accessoires cannabiques dans son magasin The High End qui ouvrira en mars prochain à Beverly Hills en Californie.
Le magasin commercialisera entre autres la marque Beboe qualifiée par le New York Times comme le “Hermes du cannabis”. Cette dernière a été lancée par le tatoueur de renom Scott Campbell et Clement Kwan, un ancien cadre de Dolce Gabana. Elle est composée de vaporisateurs et de pastilles infusées au cannabis destinées à une consommation discrète au bureau ou au repas “sans quitter la table” et avoir besoin de “se cacher dans les buissons pour fumer un joint” explique Mr Campbell. Il précise que la marque cherche à s’intégrer dans la culture des dîners et des galas avec le raffinement d’une bonne bouteille de vin.
La culture du cannabis de luxe
Longtemps marginalisé, le cannabis est de plus en plus approprié par la culture du luxe. L’entreprise Tetra par exemple emploie des designers et créateurs et commercialise des accessoires cannabiques pour une clientèle aisée. La marque des growers français expatriés en Californie, Aficionado, emprunte également à cette esthétique du luxe autant dans le packaging que dans la qualité du savoir-faire. Cette culture est particulièrement présente en Californie et Beverly Hills, haut-lieu du luxe, est l’endroit idéal pour mêler luxe et cannabis. Un cannabis club y est d’ailleurs installé et y vend des variétés de sélection enveloppées dans des feuillets d’or pour 700 dollars l’once (28 grammes).
C’est également à Bervely Hills et dans le même créneau que The High End compte évoluer. Le magasin prévoit de vendre des produits de beauté infusés au CBD mais aussi du papier à rouler, des bongs et autres accessoires cannabique dont un grinder en argent à 1 475 dollars. Pour l’instant, les produits contenant du THC ne seront disponibles qu’en livraison car Barneys ne détient pas la licence nécessaire pour la vente de cannabis au détail. L’enseigne prévoit d’ouvrir d’autres magasins The High End en Californie et dans d’autres Etats dont New York qui doit légaliser le cannabis récréatif bientôt. En France, malgré les restrictions, le cannabis de luxe s’est déjà frayé un chemin avec les produits Charlotte’s Web dans le concept store parisien Nous.
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