La répression a échoué. Gardons-la quand même.
Edito. A peine 24h après la sortie du rapport parlementaire sur la contraventionnalisation, Gérard Collomb, commanditaire officieux de cette mascarade de démocratie, a tranché au micro d’Europe 1 : la contrav’ française sera très certainement une amende forfaitaire.
Nous ne pouvons reprocher la cohérence de cette décision. Le cadre du rapport parlementaire était la mise en place d’une amende. Bien fidèlement, Mr Poulliat, député LREM installé sur ce rapport, n’avait pas débordé de la ligne directrice du Président de la République, véritable fil d’Ariane de la réflexion des encartés marcheurs, et proposé la mise en place d’une amende forfaitaire.
Même le second rapporteur et député LR, Mr Reda, était allé plus loin en proposant une amende de 4è ou 5è catégorie. Un comble.
Alors bien sûr, nous n’imaginions pas des cannabistrots en 2018 en France. Mais quand même. Où a disparu le courage politique ? Celui de porter des réformes ambitieuses ? De s’attaquer à des sujets de société ? D’être en phase avec son époque ? D’écouter les urgences sanitaires ? Le besoin de régulation ? De protection des jeunes Français ?
Aucun de ces points n’est couvert par la contraventionnalisation, quelle que soit sa forme. A choisir, nous aurions supporté la proposition la moins pire des deux, celle de Mr Reda, qui supprime définitivement les peines de prison. Cela aurait notamment permis aux malades de ne plus aller au placard pour s’être soigné. Et quand bien même ces amendes ne régleraient aucun des problèmes engendrés par la prohibition du cannabis, nous aurions pu considérer cela comme un petit progrès pour la société.
En Marche arrière toute
Il n’y a pas d’autres mots : Mr Collomb défend un réel retour en arrière. La majorité des interpellations se règlent aujourd’hui par un rappel à la loi. Ce sera demain une imposition forfaitaire des consommateurs, avec une peine de prison à la clé.
Le constat du rapport était pourtant que la répression ne fonctionnait pas. Mr Collomb nous dit : gardons-la quand même !
Notre ministre de l’Intérieur légitime par là même la place du marché noir : fournisseur officiel du cannabis en France. Les consommateurs français ont cette chance : la qualité de la beuh augmente, les importations se portent bien et les savoir-faire français se développent. On voit aujourd’hui des hashs de qualité circuler, des belles beuh bien travaillées, des strains américaines qui commencent à arriver (pas forcément la meilleure chose, mais ces goûts…). Comment leur reprocher de combler un vide que la France laisse ?
Les plus ambitieux vont à l’étranger pour développer leurs talents, les autres se cachent. Certains tombent de temps à autres, à grands renforts de tweets sur les réseaux sociaux des forces de l’ordre. D’autres luttent au jour le jour pour se soigner et retarder le plus possible leur fin.
Quelle que soit l’issue de cette mauvaise plaisanterie, si tant est que Mr Collomb soit suivi, il y aura toujours 5 millions de consommateurs à l’année et aucune régulation.
Quant à nous, nous continuerons à couvrir les réformes des autres pays qui, eux, ont saisi la possibilité d’une autre Cité.
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