Derrière l’extraction du Delta-8-THC, une réaction chimique à l’acide
C’est la nouvelle mode aux États-Unis. Le prestigieux New York Times parle d’elle comme d’une « drogue qui vous fait planer et qui est (peut-être) légale ». Au pays de l’Oncle Sam, le marché du Delta-8-THC est déjà estimé à 10 millions de dollars… alors qu’il est seulement commercialisé depuis quelques mois. Mais derrière cette « drogue légale », se cache un procédé chimique complexe, que l’on ne connaît pas forcément.
Le Delta-8-THC est un cannabinoïde présent en (très) faible quantité dans la plante. Pour l’extraire, il faut donc sortir l’artillerie lourde. Première étape : prendre du CBD, puis le dissoudre dans un solvant apolaire, comme du pentane, par exemple. Ensuite, ajouter de l’acide de Lewis, puis chauffer à 100°C, et mélanger entre 1 et 18 heures. Mais l’opération n’est pas encore terminée, puisqu’il faut sécher le tout avec du bicarbonate de sodium, puis extraire le tout avec de l’éther.
Rien de très « naturel », donc, mais plutôt un long procédé chimique. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, ce delta-8-THC est légal aux Etats-Unis. Du moins, il n’est pas interdit par la Farm Bill, qui a légalisé le chanvre au niveau fédéral, en 2018.
Les industriels dans la brèche
Ni une, ni deux, les industriels profitent de cette « zone grise », ni interdite, ni autorisée. « Je me suis rendu compte qu’aucun produit ne provenait de la biomasse de THC, mais j’ai vu arriver de très nombreux réacteurs rouillés qui ont converti des tonnes de CBD en Delta-8. Et personne n’informait le consommateur sur la provenance des produits », alarme un employé de l’industrie du cannabis, contacté par Cannabis Life Network.
Le site d’information conseille donc aux Américains friands de Delta-8 de réclamer un Certificat d’Analyse, avant d’acheter. Et pour cause : avec cette réaction chimique, les risques existent par exemple dans les résidus éventuels de solvants. Si l’on mélange un mauvais solvant avec un mauvais acide, le risque est « d’extraire des benzopyrènes, qui sont des cancérigènes », alarme le docteur Jon Thomas, chimiste et patron du laboratoire ExtraktLab.
Un bon conseil donc : demandez un certificat d’analyse. Et méfiez-vous d’un delta-8 « pur à 95 % ». Car les 5 % restants peuvent être potentiellement dangereux. En lisant le certificat, vous serez certain que le produit est testé, et qu’il ne reste pas des résidus de solvants dans ce que vous allez consommer.
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