Peut-on être le premier producteur de cannabis médical en Europe et ne pas reconnaître son efficacité ?
Oui.
Le Royaume-Uni est en effet le premier producteur de cannabis médical en Europe. Il a produit en 2016 95 tonnes de cannabis, plus du double qu’en 2015, selon les chiffres officiels du Bureau de Contrôle des Narcotiques des Nations Unies, ce qui correspond à 44,9% du total mondial légal cette année-là.
Cette année-là, le compétiteur le plus proche était le Canada avec 80,7 tonnes. La presse britannique se fait fort d’élever le Royaume-Uni au rang de premier producteur mondial de cannabis légal, mais l’année 2017 a vu la poussée des exports de cannabis canadien un peu partout dans le monde.
Selon nos calculs, le Royaume-Uni n’est donc plus qu’à la seconde place des producteurs de cannabis médical au monde, en attendant de se faire détrôner par Israël.
Et pourtant, le Royaume-Uni ne reconnaît pas l’efficacité du cannabis médical. Le gouvernement britannique déclare régulièrement que le cannabis n’a « pas de valeur thérapeutique », comme ce fut le cas récemment avec Alfie Dingley, 6 ans, épileptique, et qui demandait une dérogation pour prendre du cannabis au UK, après avoir testé et vu son état s’améliorer aux Pays-Bas.
La plupart de la production légale de cannabis au Royaume-Uni est utilisée pour la production du Sativex par GW Pharmaceuticals. Ce spray buccal composé de cannabidiol (CBD) et de THC est prescrit notamment pour lutter contre la spasticité due à la sclérose en plaques, mais n’est remboursé par la Sécu locale, le NHS, qu’au Pays de Galles.
« Il est scandaleux et intenable que le gouvernement britannique maintienne que le cannabis n’a pas d’usage médical, alors qu’en même temps il autorise la plus grande production de cannabis médical au monde et à l’export » a déclaré Steves Rolles, membre de Transform, groupe pour la réforme des lois sur les drogues.
« Les malades britanniques soit se voient refuser l’accès et souffrent inutilement, ou sont obligés d’acheter du cannabis au marché noir. Les pays avec un accès concret au cannabis médical n’ont pas ce problème, car les produits standardisés au cannabis sont entre les mains des docteurs et des pharmaciens. »
La contradiction est donc possible, et ne s’arrête pas là. La ministre britannique chargée des questions de drogue au cœur de conflits d’intérêts majeurs. Alors qu’elle est contre toute idée de dépénalisation, son mari travaille chez British Sugar, qui fait pousser du cannabis pour… GW Pharmaceuticals, et bénéficie donc directement de la prohibition du cannabis au Royaume-Uni.
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