Londres : La police pourrait arrêter les fouilles pour cannabis
La scène avait fait scandale. Début octobre 2020, deux hommes Noirs se croisent dans une rue de Londres. Visiblement amis, ils échangent un fist bump, une poignée de main poing contre poing. D’un coup, la Metropolitan police les arrête. Les officiers fouillent les deux hommes. Ils pensent assister à une vente de cannabis. Raté. Les deux hommes se saluaient simplement.
Pour éviter de nouvelles bourdes, la “Met” pourrait annoncer, ce jeudi, l’arrêt des fouilles pour suspicion de cannabis. Principale raison : les discriminations raciales. En Angleterre et au Pays de Galles, les hommes noirs ont neuf fois plus de risque d’être arrêtés que les blancs, d’après la police des polices britannique.
En effet, dans quatre cas sur cinq, les agents ne trouvent aucun cannabis lors des fouilles. Les jeunes Noirs considèrent que le cannabis est une excuse pour les arrêter. Et la police des polices, elle, se demande dans un rapport si les fouilles pour suspicion de cannabis sont utiles, étant donné qu’aucune drogue n’est trouvé dans 80 % des cas.
Le maire de Londres à l’initiative
C’est le maire de Londres, Sadiq Khan, qui pousse pour que la police arrête les fouilles liées au cannabis. L’élu travailliste (gauche), né à Londres de parents pakistanais, prépare un “Plan d’action” qui pourrait inclure cet arrêt de fouilles pour cannabis par les agents de la Met.
Cette force de police est aussi connue sous le nom de Scotland Yard. Avec ses 46 000 agents, est l’une des plus importantes au monde. Elle se charge de la sécurité de Londres et son agglomération. Et, depuis 2012, le maire de Londres en a la responsabilité. “C’est crucial que nos communautés se sentent écoutés, et que des problèmes liés à l’usage disproportionné des pouvoirs de la police soient réglés“, considère Sadiq Khan.
A Londres, et dans tout le Royaume-Uni, le cannabis thérapeutique est autorisé. Mais pas l’usage “récréatif”, toujours considéré comme une drogue de catégorie B. Sa possession est donc passible d’une sentence pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.
Certains commissaires soutiennent néanmoins les efforts locaux pour réguler la production et la consommation de cannabis à but personnels, par exemple à travers certains Cannabis Clubs. Le Conseil national des chefs de police (NPCC) et la Fédération de la police ont aussi soutenu la mise en place de la Cancard, une carte délivrée aux malades qui se soignent avec du cannabis mais qui ne peuvent accéder à une ordonnance officielle du fait des nombreux obstacles réglementaires et financiers.
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