Une nouvelle étude montre que les consommateurs de cannabis sont plus susceptibles d’avoir une vessie hyperactive

Beaucoup de choses sont encore à découvrir sur le cannabis et les effets qu’il peut avoir sur notre corps. Une nouvelle étude publiée dans l’American Journal of Medicine répond à une question que personne ne s’est posée, en examinant de plus près l’impact de la consommation de cannabis sur les vessies. En fin de compte, les chercheurs ont constaté que les consommateurs de cannabis sont plus susceptibles de souffrir d’hyperactivité urinaire que les non-consommateurs.

Les auteurs notent que des études antérieures ont démontré la capacité du cannabis à soulager les symptômes du bas appareil urinaire, qui peuvent potentiellement causer d’importants problèmes de santé. Pour l’étude, les chercheurs ont examiné l’association entre la consommation régulière de cannabis et les vessies hyperactives dans le cadre des symptômes du bas appareil urinaire.

Détails de l’étude

L’étude définit l’hyperactivité vésicale, dans le cadre des symptômes du bas appareil urinaire, comme un « syndrome de la phase de stockage caractérisé par une urgence avec fréquence et une nycturie (l’envie de se réveiller et d’aller aux toilettes pendant la nuit), avec ou sans incontinence par impériosité ».

Les chercheurs se sont basés sur les données de l’enquête nationale sur la santé et la nutrition 2005-2018 pour leur analyse. De plus, ils ont utilisé l’échelle de score des symptômes de la vessie hyperactive pour définir la présence d’une vessie hyperactive pour chaque participant.

Avec plus de 18 000 échantillons sur lesquels travailler, 24 % des répondants se sont identifiés comme des consommateurs réguliers de cannabis. Selon l’étude, ces personnes étaient plus susceptibles d’être des hommes, célibataires, fumeurs, plus minces et plus jeunes, par rapport aux autres participants à l’étude. Ces personnes ont également signalé une incontinence urinaire et une nycturie plus fréquentes.

Si l’étude montre que les consommateurs réguliers de cannabis courent un risque plus élevé de trouble de la vessie hyperactive et de nycturie, les chercheurs admettent qu’ils n’en comprennent toujours pas la cause, à savoir pourquoi le cannabis aurait un effet si spécifique sur la vessie.

« Nos données n’étayent pas les preuves de l’utilisation des cannabinoïdes dans le traitement médical des patients souffrant d’hyperactivité vésicale, compte tenu notamment des problèmes de santé épineux causés par le cannabis », conclut l’étude.

Autres études

Une étude de 2015 a révélé que le cannabigérol, ou CBG, pourrait en fait aider à soulager les symptômes de l’hyperactivité vésicale. En utilisant des vessies de souris et d’humains, les chercheurs ont constaté que le CBG réduisait les contractions, ce qui permet d’améliorer les symptômes des personnes souffrant d’incontinence urinaire. Les chercheurs ont également testé le THCV, le CBD et le CBDV et ont constaté que tous ces cannabinoïdes non psychotropes améliorent la contractilité de la vessie, bien que le CBG semble être le plus efficace.

Et le THC ? Une étude de 2003 a révélé que des doses auto-administrées d’extraits de cannabinoïdes de plantes entières (de delta-9 THC, CBD ou 1:1 CBD:THC) amélioraient également l’incontinence par rapport aux patients sous placebo, en particulier chez les patients atteints de sclérose en plaques et de lésions de la moelle épinière. Une étude de suivi, portant sur 15 patients atteints de sclérose en plaques à un stade avancé, a révélé que le traitement à base d’extraits de cannabis réduisait de manière significative l’urgence urinaire, la fréquence et la nycturie.

Ils ont finalement conclu que « les extraits médicaux à base de cannabis constituent un traitement sûr et efficace pour les problèmes urinaires et autres », du moins lorsqu’il s’agit de patients atteints de sclérose en plaques avancée.