Pourquoi le cannabis fait planer et donne l’impression de se sentir bien ?
Longtemps, on a cru que les effets du cannabis étaient dus à un afflux massif de dopamine dans le cerveau provoqué par le THC. Cette théorie scientifique, qui s’appuie sur des modèles animaux, est par exemple sur le site du National Institue on Drug Abuse (NIDA) :
« Le THC, à travers les récepteurs cannabinoïdes, active également le système de récompense du cerveau, qui inclue les zones qui gouvernent la réponse à des comportements agréables comme le sexe ou un bon repas. Comme la plupart des autres drogues, le THC stimule les neurones du système de récompense pour relâcher de la dopamine à des niveaux plus élevés que ceux observés généralement suite à des stimuli naturels. Cet afflux de dopamine contribue à l’agréable « high » que les consommateurs récréatifs de cannabis recherchent ».
Or, de nombreuses études réalisées sur les humains suggèrent que la consommation de cannabis, à la différence d’autres drogues comme la cocaïne ou les amphétamines, ne produit qu’une modeste quantité de dopamine, loin des niveaux évoqués de 5 à 10 fois supérieurs.
En 2015, des chercheurs du King’s College de Londres, ont conduit une étude systématique sur 25 personnes pour finalement conclure qu’il « n’y a que peu de preuves directes suggérant que la consommation de cannabis affecte la libération de dopamine striatale aiguë ou affecte l’état chronique des récepteurs de dopamine chez des volontaires humains en bonne santé. »
Si ce n’est pas la dopamine, quel élément est responsable des effets sur notre système du plaisir ?
Dans les années 1990, le Dr. Raphaël Mechoulam, le premier à avoir identifié et synthétisé le THC, a découvert un neurotransmetteur présent dans notre corps appelé anandamide. Produisant un sens aigu de la joie et du bonheur, l’anandamide s’est faite appeler « molécule du bonheur » (ananda en sanskrit signifie bonheur).
Il s’est alors avéré que l’anandamide est responsable de bien plus que ce sentiment de bonheur. Elle joue un rôle important dans la mémoire, la motivation, le mouvement, la douleur, l’appétit, la fertilité et pourrait potentiellement inhiber la prolifération des cellules cancéreuses. Mais c’est grâce à son rôle dans la neurogénèse (la formation de nouvelles cellules nerveuses) que l’anandamide est aussi un agent anti-stress et antidépresseur. L’anandamide disparaissant rapidement dans le corps, son effet n’est donc pas infini.
L’anandamide est un endocannabinoïde (un cannabinoïde présent et produit naturellement dans le corps) avec un jumeau phytocannabinoïde, le THC. Ces deux cannabinoïdes ont une forte affinité pour se lier aux récepteurs du système endocannabinoïde, les CB1 et CB2. Et c’est en se liant aux récepteurs CB1 que se produisent les effets euphoriques.
Ce partage de propriétés fait que consommer du cannabis produit des effets similaires. Lorsque le cannabis est consommé, le THC affecte les neurones, vient se lier aux récepteurs adéquats, qui envoient un signal produisant cette impression de « bonheur ». Le chocolat, le yoga ou la course à pied affectent également l’anandamide, et certains coureurs peuvent ressentir une certaine euphorie pendant ou en fin de course.
Certaines personnes auront potentiellement des réactions différentes, avec par exemple de l’anxiété ou de la paranoïa qui se pointent après avoir fumé. Aussi bien l’environnement de consommation que l’état de santé général de la personne peuvent affecter ces sensations. Une enzyme, une hydrolase des amides d’acides gras, est également suspectée de désamorcer l’anandamide.
Par ailleurs, le THC a un effet biphasique. De faibles et de fortes doses peuvent avoir des effets opposés. Les malades qui se traitent aujourd’hui avec du cannabis médical dans les pays où il est légal sont généralement suivis par leur médecin pour trouver la bonne dose qui sera à la fois efficace contre leur pathologie tout en conservant des effets plus euphoriques que stressants. L’utilisation de weed fortement chargées en CBD est aussi de plus en plus recommandée, pour des affections spécifiques.
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