Le chanvre serait un formidable couvert végétal pour la vigne

De nouvelles recherches menées pendant trois ans dans les vignobles de Sauvignon Blanc de Marlborough par la viticultrice Kristy Harkness et le chercheur en viticulture Dr Mark Krasnow ont révélé que le chanvre est une culture de couverture viable, du moins en ce qui concerne les vignobles de Sauvignon Blanc de Nouvelle-Zélande.

La recherche, telle que décrite par le New Zealand Wine Grower, a montré que le chanvre n’entrait pas en compétition avec les vignes et avait un effet bénéfique sur les sols et les vins. Pendant la saison sèche du pays, le chanvre s’est également établi sans irrigation supplémentaire lorsque d’autres cultures n’ont pas survécu, ce qui a permis aux plantes de séquestrer le carbone plus longtemps pendant la saison.

Évaluation de l’impact du chanvre sur les vignobles

Pour évaluer les effets d’un couvert végétal en chanvre et d’une culture intercalaire sur les vignes et le sol des vignobles, les chercheurs ont semé des graines de chanvre industriel au milieu des rangées de vignes. Les plants de chanvre ont montré une capacité supérieure à s’acclimater sans irrigation supplémentaire et, au lieu d’avoir un effet négatif sur les vins, ils en ont même amélioré la qualité par rapport aux raisins qui n’étaient pas cultivés avec du chanvre.

“Les plants de chanvre ont développé de grandes racines d’au moins 30 cm et ont pu pousser dans les traces des roues des tracteurs dans les rangs, où le système racinaire peut atténuer le compactage causé par les opérations de viticulture”, ont déclaré les chercheurs. “Les échantillons de jus/moût de la récolte 2019 ont montré une plus grande diversité d’espèces de levures provenant de la zone de chanvre que le contrôle, et ont produit un vin sensiblement meilleur.”

Les plantations de vigne et de chanvre

M. Harkness a souligné la capacité du chanvre à profiter aux sols et aux vins, qualifiant cette découverte de “très excitante”.

“Les différences dans les populations de levures indigènes provoquées par un couvert végétal de chanvre sont un aspect qui suscite beaucoup d’intérêt”, a déclaré M. Harkness. “La suggestion selon laquelle le chanvre pourrait améliorer la qualité du vin est un sujet d’étude intéressant, mais ce n’est pas une voie dans laquelle je m’engage actuellement. En tant que viticulteur, je me concentre sur la production de fruits de la plus haute qualité et sur l’amélioration de la santé du sol dans les vignobles.”

M. Krasnow a également qualifié l’absence de concurrence entre le chanvre et le raisin de “quelque peu surprenante, compte tenu de la taille de certaines plantes”. Bien que l’étude n’ait pas directement évalué cet élément, M. Krasnow considère que le chanvre en mélange avec d’autres couverts végétaux, comme le trèfle pour l’azote et le sarrasin pour les insectes bénéfiques, constitue un énorme avantage potentiel pour les vignobles. Cela permettrait non seulement de produire de meilleurs raisins avec moins d’intrants et de séquestrer du carbone, mais aussi d’atténuer le compactage du sol par les roues des tracteurs, ce qui peut être un problème majeur dans les sols des vignobles.

Ces résultats pourraient ouvrir la voie à un vignoble où il n’est pas nécessaire de semer de l’herbe et où il n’est donc pas nécessaire de tondre. Au lieu de cela, on pourrait semer un mélange de cultures de couverture qui permettrait d’améliorer la qualité du raisin, de conserver l’eau, d’être plus respectueux des abeilles, de consommer moins de diesel et d’être plus rentable, selon M. Krasnow.

“La tonte n’améliore pas la qualité du vin. Cela peut paraître joli et plus ordonné pour les gens qui passent devant, mais ce n’est pas très bon pour le sol”, a-t-il ajouté.

“Étant donné les possibilités qu’offre le chanvre en tant que couvert végétal, en termes d’amélioration des sols des vignobles, d’amélioration potentielle de la qualité du vin et d’offre d’une deuxième source de revenus pour la propriété, on s’attend à ce que de plus en plus de viticulteurs expérimentent le chanvre, soit comme culture intercalaire, soit comme élément d’un mélange de cultures de couverture plus diversifié”, affirment les chercheurs dans la discussion de l’étude.

“D’autres travaux doivent être menés sur les effets des vins, à la fois en termes de qualité, mais aussi sur le potentiel de cannabinoïdes et/ou d’arômes indésirables dans les vins rouges cultivés à proximité des plants de chanvre.”

L’étude complète est disponible ici.