A Toulouse, l’institut polytechnique fabrique un extrait de cannabis médical
Dans la Ville Rose, quatre biologistes et chimistes français manipuleront des fleurs de cannabis pendant les trois prochaines années. Leur objectif ? A partir de ces fleurs, fabriquer le meilleur extrait de cannabis possible à destination des patients. Un « contrat de recherche partenariale », entre l’institut national polytechnique (INP) et l’entreprise La Fleur.
« On va extraire les principes actifs du cannabis (les cannabinoïdes, terpènes, flavonoïdes) de la meilleur manière possible, pour en faire des médicaments. Ça pourra prendre la forme d’extraits sec, c’est-à-dire de poudre, ou bien d’huiles. Ensuite, ça a vocation à être transformé en gélule », détaille le fondateur de La Fleur, Franck Milone, joint par Newsweed.
Et les résultats peuvent être prometteurs. En effet, les extraits de cannabis pourraient… lutter contre le cancer. « En oncologie, on va juger de la capacité de l’extrait de cannabis à tuer les cellules cancéreuses », poursuit le chef d’entreprise. Quels types de cancer ? « On ne communique pas là-dessus », répond-il, évoquant seulement des « formes graves ».
Les scientifiques toulousains veulent aussi mettre en avant leur démarche « verte ». « Toutes les opérations de transformation du laboratoire sont réalisées avec un impact minimal sur l’environnement et sur la santé de l’Homme. Notre démarche s’inscrit dans une perspective de chimie durable« , s’enthousiasme dans un communiqué Marion Alignan, biologiste et responsable du projet.
« Très compliqué de mener ce type de recherche » en France
Pour monter ce projet de recherche, Franck Milone a dû importer des fleurs de cannabis de l’étranger. Il ne précise pas quel pays, seulement qu’elles proviennent « d’Union européenne ». Pour acheter cette marchandise, il a dû tout déclarer à l’administration.
Pas étonnant, tant l’utilisation du cannabis en France est très réglementée. Dans l’Hexagone, le cannabis médical est toujours illégal. Une expérimentation vient tout juste de débuter pour tendre vers une possible autorisation. En attendant, la recherche autour de la fleur reste bien compliquée. « Ça a pris un an et demi, voire deux ans. On a dû demander l’autorisation à l’Agence nationale du médicament, mais aussi aux douanes. C’est très complexe de mener ce type de recherche », regrette-il.
Pourtant, si le cannabis n’est pas admis si facilement à l’université française, ce n’est pas le cas partout dans le monde. Deux pays s’illustrent notamment dans leur volonté d’être en pointe dans la recherche scientifique sur le cannabis : Israël et les Etats-Unis.
L’état hébreu est le premier de la classe en la matière. Dès 2017, le gouvernement prévoyait une enveloppe de plus de 2 millions de dollars pour financer la recherche scientifique. Une université a même créé un diplôme spécialisé dans le cannabis médical en 2019. Aux Etats-Unis, une « bourse cannabis » vient d’être ouverte dans une université du Michigan.
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