Le THC est-il plus efficace que le CBD dans le traitement de l’épilepsie ?
Lorsque Charlotte Figi a mis le cannabis sous les feux de la rampe dans le traitement de son épilepsie, le grand public a pu découvrir l’action du cannabidiol (CBD) sur son syndrome de Dravet qui lui provoquait jusqu’à 300 crises d’épilepsie par semaine. Le CBD est d’ailleurs maintenant identifié au traitement de l’épilepsie. Mais cette molécule non-psychotrope est-elle réellement plus efficace que le THC ? Ou bien est-elle juste considérée comme telle pour éviter d’administrer du THC aux malades ? Une récente étude australienne s’est penchée sur l’efficacité des différents produits.
L’épilepsie et le cannabis
Le cannabis est souvent prescrit à titre médical dans le traitement de certaines maladies résistantes aux traitements conventionnels, par exemple pour l’épilepsie. Le cannabis vient ici traiter ou apaiser les symptômes épileptiques graves, et réduire le nombre de crises, parfois jusqu’à leur quasi-disparition.
Récemment, l’histoire du jeune Billy Caldwell a bouleversé le Royaume-Uni. Ce garçon de 12 ans s’est vu confisquer ses médicaments à base d’huile de cannabis à l’aéroport d’Heathrow. Billy nécessite en effet un mélange de THC et de CBD, le THC étant illégal au Royaume-Uni. Billy s’est ensuite retrouvé dans un état grave, nécessitant l’intervention express du ministère de la Santé pour lui restituer son traitement, en partie poussée par la pression de l’opinion publique. Le Royaume-Uni réfléchit d’ailleurs dorénavant à autoriser la prescription de cannabis médical.
L’efficacité du THC
Bien que le CBD soit largement associé au traitement de l’épilepsie, une récente étude australienne suggère que le THC pourrait se révéler plus efficace. En effet, les scientifiques ont remarqué plusieurs choses : d’abord, les familles s’étant tourné vers le marché noir n’obtiennent pas de produits riches en CBD. Les produits sont cependant efficaces pour leur traitement.
Par ailleurs, les médicaments légaux contenant du THC, même avec un taux trop faible pour que le patient le ressente, étaient plus efficace que ceux qui n’en contenaient pas. Le professeur Iain McGregor explique : « Alors que les extraits illicites que nous avons analysé contenaient des faibles doses de CBD, 3 sur 4 ont été signalés comme efficaces, ce qui indique l’importance de la recherche sur la plante de cannabis dans son intégralité pour le traitement contre l’épilepsie ». Cette constatation reprend finalement l’effet d’entourage, phénomène qui atteste de la plus grande efficacité des principes actifs du cannabis lorsqu’ils sont conjugués plutôt que pris séparément.
Lorraine Elwell, une mère dont l’enfant est également atteint du syndrome de Dravet, forme sévère d’épilepsie, traitait la maladie avec des produits illicites jusqu’à l’autorisation de l’Epidiolex, un médicament à base de CBD sans THC. Elle a déclaré avoir trouvé le produit « moins efficace » que les produits du marché noir, même si le médicament a un impact positif sur la vie du malade.
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