Royaume-Uni : la police britannique n’est plus obligée d’arrêter les usagers de cannabis
Le National Police Chiefs’ Council (NPCC), un organe de coordination des forces de l’ordre au Royaume-Uni qui réunit et représente les chefs de police britanniques, vient de permettre aux agents de police de ne plus arrêter systématiquement les usagers de cannabis. La réponse policière pourra s’adapter à la situation sur le terrain et ne pas consister en une criminalisation aveugle et systématique de tous les types d’usagers.
Des alternatives à la criminalisation
Les agents de police peuvent toujours arrêter les usagers de cannabis mais ils peuvent aussi choisir une autre option comme donner un avertissement, proposer un programme de traitement ou encore ne rien faire. A eux de juger de ce qui est le plus judicieux en fonction de la situation. Selon Mr Harwin, le chef du NPCC en matière de stupéfiants, ce qui doit primer c’est un « principe de proportionnalité » et une prise en compte des « circonstances individuelles ».
Cette sorte de dépénalisation informelle s’inscrit dans la recherche d’alternatives à la criminalisation. « Il existe des preuves solides qui suggèrent que recommander aux délinquants mineurs un traitement d’intervention précoce au lieu de les poursuivre en justice peut prévenir une récidive future et résulter en de meilleures conséquences à la fois pour l’usager et pour le système de justice criminelle », explique Mr Harwin. En effet, cela éviterait la surcharge du système judiciaire, la sur-incarcération et permettrait en outre de concentrer les efforts de police sur le véritable trafic. Cette « suggestion » reste cependant non contraignante, la police n’a pas le pouvoir de forcer les individus à suivre un traitement.
Si dans les faits ce genre de réponse nuancée est déjà courante, son officialisation montre bien que même dans les rangs de la police, la prohibition ne fait plus consensus. Par ailleurs, une branche britannique de l’organisation américaine Law Enforcement Against Prohibition existe depuis 2016, et bientôt en France, alors que le collectif Police contre la Prohibition a vu le jour récemment dans l’Hexagone. En outre, il n’est pas rare que les chefs de police britanniques soient en faveur de politiques alternatives.
En revanche, la prohibition a toujours des adeptes chez les groupes antidrogue dont la National Drug Prevention Alliance qui crie au scandale et accuse la NPCC de saper les fondements de la loi. De son côté, le ministère de l’Intérieur a déclaré qu’il attendait des officiers de police qu’ils fassent respecter la loi. Celle-ci prévoit des peines de cinq ans de prison et des amendes non plafonnées pour la simple possession de cannabis.
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