La Réunion se met au chanvre industriel
Terre de zamal et future terre de chanvre ? Alors que la métropole est la première productrice européenne de chanvre, l’île de la Réunion expérimente depuis peu la culture du chanvre industriel à 1% de THC, dans le cadre d’une diversification de l’activité agricole de l’île.
Une expérimentation locale du zamal industriel
L’Association Chanvre de la Réunion (ACR) travaille depuis plus d’an à la mise en place de ce test qui concerna 6 parcelles. “Il y aura des terrains à Saint-Paul, à Sainte-Suzanne, à la Plaine des Cafres, à l’Entre-Deux, à Saint-Philippe et à Saint-André” liste Benjamin Coudriet, président de l’association.
L’association s’est adossée à Terres Inovia (Institut Technique du Chanvre, membre de l’Association de coordination technique agricole) et à l’Armeflhor (Institut Technique Végétal Tropical, aussi membre de l’ACTA) pour mener à bien ces tests.
L’expérimentation vise en premier lieu à déterminer le climat et la période de plantation les plus adaptés à l’île à partir des variétés catalogues françaises fournies par Hemp It (anciennement Coopérative Centrale des Producteurs de Semences de Chanvre). La Réunion possède en effet différentes conditions pédoclimatiques et des photopériodes distinctes de la métropole. Les variétés testées seront l’Earlina 8fc, la Fedora 17, la Futura 75, la Futura 83, la Kompolti et la Carmagnola.
Des enjeux nationaux
L’enjeu est aussi de valoriser la plante dans son ensemble : les fibres et la graine bien sûr, mais aussi les possibilités bien-être et thérapeutiques. Sur ce dernier point, plusieurs projets sont à l’œuvre, à la fois un rapprochement avec la filière des plantes aromatiques, à parfum et médicinales (PAPAM) et un projet de recherche sur les variétés endémiques de l’île, en cours de finalisation. La chambre d’Agriculture réunionnaise a aussi d’ailleurs déjà pris contact avec l’ACR et l’Armeflhor pour discuter de “la conception d’un projet technique et professionnel relatif à une potentielle filière” de zamal thérapeutique à la Réunion.
L’association ACR veut aussi favoriser les circuits courts et destinera en priorité les produits du chanvre réunionnais à la Réunion. Elle ne voit pas le chanvre comme une solution unique pour les agriculteurs mais comme un complément de revenu qui peut s’ajouter ou remplacer dans une moindre mesure la culture de la canne, très friande en pesticides. La Réunion est notamment le plus gros département utilisateur de glyphosate en France.
Au vu du climat réunionnais, les premiers produits dérivés de l’expérimentation, notamment issus des graines, pourraient être vendus dès la fin 2020, le temps de mener à bien les expérimentations et de lancer les cultures grandeur nature.
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pilila
13 septembre 2019 à 9 h 57 min
Sachant que le chanvre est une plante dépolluante qui pompe les pesticides dans ses fleurs et feuilles, et que la Réunion est le plus gros département utilisateur de glyphosate en France. Quel bien peut-on retirer de consommer du chanvre bourré de glyphosate ?
Tachez de réserver vos cultures de chanvre aux terres qui n’ont pas subi le ravage des pesticides pour la canne à sucre.