Entretien avec Raquel Peyraube, la médecin à l’origine de la légalisation du cannabis en Uruguay
Raquel Peyraube est une des figures de la légalisation du cannabis en Uruguay. Ses écrits et ses connaissances ont été fondamentaux pour la rédaction de la loi uruguayenne. Raquel était de passage à Paris il y a deux semaines. Nous en avons profité pour nous entretenir avec elle.
Le public français vous connaît probablement peu. Vous travaillez depuis près de 30 ans dans le domaine des drogues, côté formation, prévention, réduction des risques…
[nous coupe] Je ne travaille pas dans la réduction des risques mais dans la réduction des dommages. La réduction des risques fait partie du discours prohibitionniste. Les risques sont là, on doit apprendre à les gérer, pas à les réduire. Si tu réduis les risques, tu interdis certaines conduites. Alors je ne pense pas à la réduction des risques mais à la réduction des dommages.
… réduction des dommages, donc. Vous avez également travaillé avec le gouvernement uruguayen pour préparer la loi de légalisation du cannabis, et menez actuellement plusieurs essais cliniques autour du cannabis médical.
Tout à fait. Je suis également Présidente de la Société Uruguayenne d’Endocannabinologie. Nous y plaçons le système endocannabinoïde au cœur de notre travail. Notre système physiologique, lorsque c’est nécessaire, doit être réparé, modulé, traité, et pour cela, on utilise du cannabis. C’est une position scientifique vers la santé. Nous ne travaillons pas à la question de la politique des drogues. Mais du cannabis médical.
Le système endocannabinoïde doit être au centre du travail scientifique.
Le système endocannbinoïde est au centre des problématiques, et pas le cannabis. Nous étudions les maladies du système endocannabinoïde. Je fais souvent la comparaison : quand tu as une faille du système endocrinien, on te donne des hormones externes. Quand tu as une faille du système endocannabinoïde, on doit aussi te donner des cannabinoïdes de l’extérieur, c’est la même histoire. C’est un principe absolument accepté en médecine. C’est, je crois, une des lignes de travail autour de la position publique sur le cannabis médical. Ce n’est pas la même histoire que l’usage adulte du cannabis. Ça n’a rien à voir.
Je suis également membre de l’International Association for Cannabinoids Medicine. Je fais partie du comité qui travaille au développement du réseau et nous nommons des organisations ambassadrices et des personnes scientifiques professionnelles, médecins, institutions, et personnes malades et ambassadeurs dans chaque pays. Il faut ouvrir la discussion publique sur ce sujet.
D’où vous est venue l’envie de travailler dans ce domaine ?
J’ai commencé en travaillant sur l’usage problématique des drogues. Je suis médecin et je ne connaissais rien des drogues quand j’ai commencé. Je réfléchissais comme on me l’a appris. Puis des collègues européens m’ont dit : « ce que tu fais, c’est de la réduction des dommages ». Et je me suis dit : « Ha magnifique, c’est ce que font les médecins pour tout ».
Avec ma formation en toxicologie et en psychiatrie, en travaillant, je me suis rendu compte que la plupart des problèmes qu’avaient les usagers de drogue ne venaient pas de la drogue, mais de la politique publique des drogues qui faisaient plus de dommages que la propre substance.
Les politiques publiques des drogues ont fait plus de dommage que les substances.
En observant les usagers durs de cocaïne, de freebase, je voyais que mes patients vivaient très bien le syndrome d’abstinence s’ils utilisaient du cannabis. J’ai donc commencé à suggérer d’utiliser du cannabis pour arrêter. Des années plus tard, j’ai suivi des études dans des dispensaires du Canada et des Etats-Unis qui ont montré que 50% des usagers d’alcool, tabac, méthamphétamine, cocaïne, héroïne quittent l’usage en utilisant du cannabis.
Alors j’ai commencé à suggérer plus fortement l’utilisation du cannabis, car c’était plus acceptable culturellement, et plus facile à gérer pour les patients. Ils connaissaient les effets, savaient mieux les gérer que des médicaments aux effets psychotropes qui au final étaient utilisés comme camisole chimique.
Ces personnes rejetaient l’utilisation des médicaments, sauf pour se droguer, mais pas comme traitement. Alors on a commencé à négocier, à essayer de déterminer combien de taffes étaient nécessaires avant de s’arrêter, combien de fois par jour, et ça a été une sorte de médicalisation. Je voulais apprendre à accéder à ces réussites.
C’était chez nous en Uruguay, et pour ces raisons, l’association Alliancia por Uruguay sin Droga a voulu m’envoyer en prison. Car selon notre loi intérieure, c’était de la promotion de la consommation. Et aider les consommateurs à consommer mieux, de l’apologie des drogues.
Mais aucun juge ne m’a poursuivi car mes patients allaient mieux. Ils arrêtaient la cocaïne, ils ne volaient plus, ils étaient en meilleure santé… Alors j’ai commencé à chercher, à étudier les recherches sur le cannabis, et les cannabinoïdes, et j’ai beaucoup travaillé sur la loi et l’idée du changement du point de vue des politiques publiques des drogues. Le point de départ c’est que le problème des drogues est lié à la prohibition et pas à l’effet des drogues.
Et c’est pour ça que j’ai voulu approfondir la vision de la politique des drogues et comment faire avec le cannabis, qui était en train de m’aider. Ça a été un scandale dans mon pays. J’ai commencé à envoyer les parents aller acheter du cannabis au marché noir pour séparer les marchés. Ce que je vois, c’est que le cannabis n’est pas une drogue de passage vers des drogues dures. A l’inverse, il aide mes patients à quitter les drogues. Dans ce cas, on doit séparer les marchés. La Hollande l’a fait avec les coffeeshops. Moi, je n’ai pas de coffeeshop, j’envoyais donc les parents acheter du cannabis pour un usage médical.
Il n’y avait pas de cadre légal…
Non, c’était dans les années 90. Les parents me disaient : « je vous emmène mon enfant pour qu’il arrête de consommer des drogues et vous me dites qu’il faut que j’en achète. » Mais combien de traitements a parcouru son enfant jusqu’à maintenant ? 4. Alors il faut changer. Et les parents ont essayé. Et j’ai vu des pères pleurer en me disant : « Merci, mon enfant n’était pas un criminel, il était souffrant, empêtré dans ses drogues. Mais avec le cannabis, il étudie à la maison, il travaille, et il n’utilise du cannabis presque que sur la terrasse de la maison. »
Ce processus a été intéressant, mais très douloureux pour moi car la communauté scientifique en Uruguay m’a rejeté. Même si elle avait elle-même de mauvais résultats avec ses méthodes, elle ne voulait pas entendre ce discours tellement choquant pour elle et disruptif.
Le cannabis acheté, c’était du prensado (briques de feuilles, tiges et fleurs compactées) ?
A l’époque c’était presque uniquement du prensado mais il y a toujours eu des cultivateurs en Uruguay. On payait plus cher bien sûr pour des fleurs, des bourgeons. Même si le prensado était un mélange de tout, il était efficace. Les patients devaient acheter le produit, je ne pouvais pas leur en donner. Je n’en avais pas et on ne pouvait pas prescrire de cannabis.
J’ai été menacée, pas par les trafiquants, pas par les dealers, mais par les prohibitionnistes et les personnes responsables des programmes sur les drogues qui m’ont traité de tous les noms : « voleuse, menteuse, drug addict » et des dénonciations, même des vols … C’était l’ensemble des institutions prohibitionnistes et des propriétaires de clinique de réhabilitation dont je questionnais les résultats et leurs méthodes. Et pourquoi je les critiquais ? Parce qu’ils violaient tous les droits civiques, humains, et les principes éthiques des médecins en traitant les patients comme ils le faisaient.
Alors personne ne voulait me parler. Mais dans le même temps, les médias ont commencé à écouter ce speech, et comme j’étais très disruptive, je passais bien à la télé. Je disais des choses qui frappaient vraiment, qui choquent, mais ça a marché, et j’ai alors pu recueillir des témoignages de patients qui confirmaient ce que je faisais… Et j’ai aussi commencé à étudier beaucoup plus le cannabis pour les autres usages médicaux, pas seulement pour les usagers de drogue.
C’est ainsi que j’ai finalement travaillé sur des maladies comme les scléroses en plaques, Parkinson, l’épilepsie, les douleurs, les cancers…
A ce moment, on arrive à un point intéressant de la discussion internationale. Pourquoi ? Parce que l’usager de cannabis médical pense aussi qu’il est un usager de première catégorie, alors que l’usager de drogue est un usager d’une autre catégorie, même s’ils utilisent tous deux du cannabis.
Il existe une certaine stigmatisation des usagers entre eux, et beaucoup de groupes d’activistes médicaux, souvent des parents ou des familles des malades disent : « ça n’est pas pour nous droguer, c’est pour nous traiter. »
Je pense qu’il faut aussi avoir une mission humaniste sur le sujet, et ça inclut toute la population, pas seulement l’épileptique, le Parkinson, le malade. Ca concerne tout le monde.
Lorsque vous avez commencé à travailler sur la légalisation uruguayenne, quel était le contexte sociétal ? Quelle opinion avait le peuple sur la légalisation ? Et les politiques ?
L’opinion publique était absolument contre, à 62%, et ça n’a pas changé. On a encore 62% contre, mais notre système est en place et fonctionne. Le parti qui a fait passer la légalisation a été réélu aux dernières élections.
Cela peut venir du modèle de légalisation. Notre modèle est tout à fait différent, et ça nous a aidés. Notre modèle n’est pas centré sur le business, mais sur la sécurité nationale, pour éviter la corruption et les narco-Etats., et sur la santé publique, pour l’usager de drogue et du cannabis en particulier. On sépare ainsi les marchés, pour le bien des usagers de cannabis médical, pour la santé publique, et pour le respect des droits humains.
La guerre contre les drogues a violé tous les droits humains. Et personne ne pense à ça. Et en plus, quand tu travailles dans ce domaine, tu sais que les conventions internationales des droits humains sont hiérarchiquement supérieures aux conventions des Drogues. Si tu respectes les conventions des Drogues, et que tu violes les conventions des droits humains pour faire ça, tu es en situation internationalement pire. C’est toujours curieux de rappeller aux pays de respecter les conventions des Drogues même s’ils violent les conventions internationales, comme Duterte aux Philippines, les crimes, les homicides, pour lutter contre les drogues. Alors on tolère cette situation unique dans cette histoire, même les meurtriers, mais pas l’usager.
Quels ont été les réussites et les échecs de la mise en place de la loi 19.172 ?
Avec le changement d’opinion publique, au début, nous avions 29% en faveur du cannabis médical, et 62% contre l’usage adulte du cannabis. Et j’ai commencé mon travail dans les médias pendant 8 mois. Tous les jours j’étais à la télé, à tenir un discours médical, pas seulement pour les malades, pour tous. Et finalement, l’opinion publique a changé. Quand la loi a été approuvée, nous avions 74% en faveur du cannabis médical. Mais les avis sur l’usage adulte n’ont pas changé.
C’est très intéressant. Si à la place de demander « êtes-vous pour la légalisation pour le cannabis adulte », on demande « Préférez-vous que votre fils ou votre fille achète du cannabis au marché noir ou à la pharmacie ? », la réponse n’est pas la même. Il commence à y avoir un changement culturel.
Le consensus n’est pas nécessaire
Il est faux de penser qu’on doit avoir un consensus pour changer les politiques. Souvent les préjugés de la population générale sont faussés. On parle là d’un changement culturel nécessaire, savoir gérer un monde avec des drogues, et ce changement culturel a besoin de beaucoup d’informations.
Jusqu’à présent, il y a eu beaucoup de désinformations et d’informations perverses qui voulaient créer la confusion et les préjugés. Pourquoi ? Pour soutenir un état moral et politique, mais aussi économique, qui ne va pas vers la population générale. Et on a créé cette image. Changer cette idée, dans l’imaginaire collectif, c’est un travail collectif, qu’il faut faire pour accepter la loi.
L’Uruguay l’a fait notamment en donnant des données qui pouvaient être comprises. Par exemple, sur la schizophrénie, les données montrent que l’usage de cannabis a augmenté substantiellement mais que les schizophrénies n’ont pas augmenté. Alors comment c’est possible qu’une cause n’augmente pas la conséquence si elle augmente elle-même ? Ça c’est un raisonnement accessible pour la population.
Je crois que notre travail a été très intéressant. L’opinion n’a pas changé sur l’usage adulte, mais le changement est en train de s’installer. Il n’y a plus seulement des personnes âgées qui demandent du cannabis médical, mais aussi des personnes d’âge moyen qui veulent essayer le cannabis.
Pourquoi ? Parce qu’on a légalisé depuis 3 ans et demi, et il ne s’est rien passé. Il n’y a pas eu de problèmes. Le dernier recensement national a montré que l’augmentation de la consommation de cannabis a diminué en Uruguay, là où partout dans le monde, elle continue d’augmenter. Nous avons des chiffres inférieurs au reste du monde.
On a aujourd’hui complètement implémenté notre loi, mais sa mise en place a été retardée par notre bureaucratie. La bureaucratie en Uruguay est pire qu’en France, et aide finalement au prohibitionnisme. Les politiciens et les bureaucrates doivent être formés au sujet. La loi n’est pas la seule à bloquer le changement, mais aussi les bureaucrates. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas d’accord avec la nouvelle loi. Notre Président aussi d’ailleurs est contre l’usasge des drogues. Mais en tant que parlementaire, ce n’est pas votre opinion personnelle qui compte, c’est la loi. C’est un long processus, mais nous avons jusqu’à présent 6800 usagers enregistrés pour l’autoculture, 59 clubs et +4000 usagers récréatifs [chiffres : ici].
Etes-vous davantage pour un usage de la plante entière, ou seulement des principes actifs ?
Je suis pour l’usage de la plante entière. Les phytocannabinoïdes sont mieux acceptés par les patients et l’effet d’entourage augmente les bienfaits du cannabis médical.
On a aujourd’hui deux outils à portée de main : soit des inhibiteurs de la destruction des endocannabinoïdes, soit une augmentation des cannabinoïdes via un apport extérieur. Le cannabis est sûr et efficace pour des maladies sur lesquelles les traitements conventionnels n’agissent pas.
La médecine est aujourd’hui centrée sur le patient et pas sur le produit. L’utilisation du cannabis médical doit se faire main dans la main avec le patient, pour trouver la dose minimum efficace avec lui. Certains réagissent plus au myrcène, d’autres au limonène. C’est un travail commun.
Si vous aviez 5 minutes avec Emmanuel Macron, que lui diriez-vous ?
Je lui dirai « si tu veux être réélu, légalise, tu dois le faire. »
La France a une histoire de prohibition acritique, irréfléchie, qui a causé beaucoup de dommages, et a légitimé toute cette histoire de façon vraiment terrible. Elle a été le dernier pays qui a connu la réduction des dommages. Le dernier a été le Portugal, mais la France est très différente du Portugal.
Si la France arrive à légaliser, géopolitiquement, ce serait une réussite internationale, mondiale. Si la France change, le monde entier va changer. L’Uruguay a été un pays stratégique. C’est un pays différent du reste de l’Amérique du Sud, mais auquel plusieurs pays centraux s’identifient. L’Uruguay a commencé l’effet domino. En Amérique latine, 5 pays ont aujourd’hui légalisé l’usage médical.
La France pourrait faire la même chose pour l’Europe, mais pas seulement. En plus la France a besoin de légaliser car elle est entourée de pays qui ont déjà légalisé le médical : la Hollande, l’Allemagne et l’Italie. L’Espagne n’a pas légalisé mais les Clubs sont un système de cannabis légal, bien qu’ils restent un backdoor system.
La France doit légaliser pour des raisons politiques et économiques. Les investisseurs français vont aller investir en Allemagne, en Hollande et en Italie. Si tu veux que l’argent français reste ici, tu dois faire une industrie médicale. Macron doit l’entendre aussi. Et diminuer le coût de la santé publique. Et augmenter les investissements. Développer une industrie nationale. La France a d’ailleurs une longue histoire avec le chanvre et a des très bons développeurs de génétiques pour l’usage industriel. La France a tout pour bien le faire. C’est complexe mais la France a un terrain fertile, nous n’avions pas du tout le même en Uruguay et nous avons légalisé, pour des raisons humaines, pour la population. Mais je crois que la France est un pays stratégique.
Aujourd’hui, les personnes qui ont besoin du cannabis médical sont hors de votre système de santé. Ce n’est pas juste, car ils expérimentent de réels bienfaits qu’ils paient de leur poche, sans assurance maladie. Il faut inclure cette approche dans l’assurance maladie.
Il est certainement plus facile de légaliser pour un pays de 4 millions de personnes, comparé à la France et ses 70 millions d’habitants ?
Oui, mais en même temps, l’Uruguay est très conservateur. Pourtant nous avons légalisé l’avortement, les drogues, l’euthanasie, toutes les réformes sociales, bien que toutes ces mesures restent difficiles à mettre en place en Uruguay. Pour l’avortement, c’était la même histoire et on a légalisé.
La France a l’habitude de parler de tous ces sujets, mais personne ne parle des drogues ou de cannabis, ou du cannabis médical. Le sujet doit s’installer durablement. Les prohibitionnistes ne s’intéresseront pas au sujet, jusqu’au moment où tu commences à réussir. Nous devons faire le travail, nous devons donner aux médias des discours disruptifs pour provoquer le débat. J’ai eu des débats avec les psychiatres en Uruguay, et ce sont les pires, je ne sais pas ici, mais ils dominent le prohibitionnisme. Les psychiatres sont la propriété des cliniques de réhab’, ce sont eux qui contrôlent la population qui consomme des drogues, alors c’est un business, et ils utilisent beaucoup de médicaments de la Big Pharma, en général, ce sont les pires.
Alors j’ai utilisé le débat public pour dire « écoute, dis-moi, explique au public, est-ce que la consommation de cannabis a augmenté ? », « Oui bla bla, … » ce sont des positions dramatiques, etc… « Et est-ce que la schizophrénie a augmenté ? ». Et honnêtement, ils ne savent pas répondre. Et c’est le même pourcentage que toujours, 1% en Amérique du sud, 2% en Europe, mais le cannabis a augmenté beaucoup plus que ça. Si le cannabis augmente, j’ai pas besoin d’essais cliniques pour démontrer ça. C’est l’épidémiologie qui le montre. Cet argument est destructeur, absolument.
La demande en cannabis a augmenté. C’est vrai. A travers les recherches, on a démontré que ce n’est pas une substance qui n’a pas de méfaits. Elle a des dommages. Et maintenant, l’usager qui pensait qu’il n’avait pas de problèmes a peut-être conscience qu’il a développé un problème. Mais la consommation de cannabis n’est pas nécessairement un usage problématique. Je n’ai pas de problème si l’usage du cannabis augmente. Le problème vient de l’usage problématique du cannabis.
La légalisation a augmenté l’usage. Oui. Pour deux motifs : les personnes qui ne pouvaient pas dire qu’elles consommaient du cannabis parce qu’il était illégal, elles risquaient de la prison pour simple usage comme en France, et vont dire maintenant, oui je l’utilise.
Et deuxièmement parce que plus de personnes vont s’intéresser à l’utilisation du cannabis médical. Mais ce n’est pas un problème. Le problème c’est l’augmentation de l’usage problématique. Et ça comment est-ce qu’on peut le réduire ? Comment éduquer nos enfants ? Comment consommer du cannabis sans avoir de problèmes ?
Comme j’ai fait avec mes enfants. Je préférais moi-même élever mes enfants à l’usage du cannabis et pas le dealer, qui est seulement là pour le profit. Les parents ont la responsabilité d’éduquer leurs enfants à l’usage de l’alcool, à l’usage du cannabis, à n’importe quoi. L’usage de la nourriture. A l’usage de tout. La légalisation amène cette histoire. Les parents vont pouvoir parler à leurs enfants sans être dans une position « non, attends, si tu veux utiliser,… », tu ne peux pas dire ça en tant que parent.
Mais si la loi soutient ce discours, alors je peux éduquer, je peux aider. Je crois que c’est une histoire très émouvante, un changement de position de l’humanité, une position plus humaine et sensible, rationnelle. De plus en plus, on me dit : « non, mais ça va être les enfants qui vont consommer. » Et pourtant, regardons ce qui est en train de se passer sans légalisation : augmentation de la consommation de drogues, des drogues plus dangereuses, des enfants et des mineurs chaque fois plus jeunes et qui commencent à consommer des drogues. Alors, qu’en penses-tu ?
Raquel Peyraube est sur Twitter
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15 juillet 2017 at 20 h 35 min
Aucune drogues n’est garantie sans « danger » avec une symptomatiques bien propre à chacun , mais aucunes n’en est dénué .