Débats autour d’une légalisation du kif au Maroc

Au Maroc, le débat sur la légalisation du kif (qui figure par extension le cannabis) fait rage entre les deux partis politiques que sont l’Istiqlal (parti nationaliste) et le PjD (parti islamique modéré, conservateur). Abdellah Bouanou, chef du groupe parlementaire PJD, majoritaire dans la chambre des représentants, déclare que toute personne parlant légalisation ou dépénalisation du cannabis « vendait des illusions » et souhaitait « doper tous les citoyens ». Pour lui le cannabis ne cause que des problèmes, qu’ils soient sociaux, sanitaires ou politiques. Il qualifie la dépénalisation du « kif » comme un dangereux phénomène pour le Maroc.
En réponse à cela Nourredine Mediane, chef du groupe parlementaire de L’istiqlal se déclare en faveur de la légalisation totale afin de « mettre fin au trafic de drogue et d’encourager la médecine et la pharmacologie ». Il ajoute également que la situation dans son pays nécessite une réflexion autour du sujet : « C’est vous qui vendez les illusions, la légalisation du cannabis permettra de mettre fin au calvaire de 40.000 cultivateurs persécutés sur le plan judiciaire». Son parti avait déjà déposé une proposition de loi visant à abolir la prohibition de cette culture en encadrant toute la chaîne, de la production au consommateur final. Un encadrement médical et industriel favorisera la lutte contre la consommation car toujours selon Nourredine Mediane « le vrai problème aujourd’hui, c’est la consommation de drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne qui ne cesse d’augmenter ».
Le parti de l’Istiqlal prône la mise en place d’une agence étatique spécialement dédié à la question du « kif » qui traiterait de la production industrielle, de la commercialisation et de la consommation.
Pour le moment la question semble se réduire à un jeu politique de positions. Le PJD s’était positionné en 2013 en faveur d’une législation favorable aux producteurs de « kif » pour qu’ils puissent sortirent de l’impasse juridique. Le ministre de la santé n’a pas exprimé de position claire et a seulement constaté le retard du Maroc en termes d’infrastructures sur la question des drogues.
La question de la légalisation de la culture du cannabis sera certainement un des principaux sujets de débats lors de la campagne électorale des législatives en octobre 2016. Pour rappel, le Maroc est le premier exportateur mondial de cannabis et 80 % du Hashich consommé en France provient de ce pays. Une légalisation permettrait peut-être d’inverser la balance commerciale du Maroc.
Théo Caillart
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