Le Charas : le meilleur haschisch du monde
Le charas est une extraction manuelle de cannabis originaire de l’Inde, aux pieds de l’Himalaya. A la différence du hash marocain qui est fait en écrasant les plants de cannabis récoltés et séchés contre un tamis, le charas indien est fabriqué à partir de plants de cannabis encore sur pied.
Le charas est une force économique majeure pour l’industrie rurale indienne. Même si la possession de cannabis est techniquement illégale, la répression est très faible, et le cannabis largement cultivé dans les montagnes. Les fermes sont éloignées des chemins fréquentés, ce qui rend également difficile leur accès pour les forces de police. Généralement, toute la famille prend part à la culture, la récolte et la fabrication de ce hash.
Ce haschisch de grande qualité (vraiment rien à voir avec le shit qui est vendu au marché noir en France) est fait à partir des variétés de cannabis qui poussent dans les montagnes indiennes. Pendant la récolte, les têtes de cannabis en fleurs sont frottées entre les paumes de la main des ouvriers. Ce geste répété toute la journée donne naissance à 8 ou 9 grammes par jour d’un hash qui a gardé toute la puissance de la plante. Plus l’ouvrier travaille vite, moins la qualité sera bonne.
Le meilleur charas viendrait du village de Malana, tout au Nord de l’Inde, avec un produit surnommé la Malana Cream. La différence tient au fait que les têtes sont manucurées avant d’être frottées, et que la pression appliquée en frottant est minimale pour garder le plus de trichomes résineux possibles et le moins d’éléments végétaux.
L’unité de référence en Inde pour le charas est le tola (11,6g) et il peut être vendu sous la forme d’une petite galette ronde, d’une boule ou d’un petit boudin. Le prix peut varier du simple au triple en fonction de la qualité du produit et du savoir-faire du paysan.
Le Jungli charas est issu de plantes sauvages et non de plantes cultivées. Le résultat est plus grossier et on y trouve plus de fibres, parfois même des graines.
Le charas se fume habituellement avec un chillum, une pipe en argile utilisée depuis le 18ème siècle en Inde. Les religieux indiens vénèrent Shiva avant d’allumer leur chillum, alors que les rastas jamaïcains, qui utilisent aussi des chillums, prient Jah.
Le charas a été rendu illégal en Inde dans les années 1980 sous la pression des Etats-Unis. A l’époque, la possession de charas pouvait être punie de 10 ans de prison. Ces lois ont depuis été assouplies mais le charas reste un moyen populaire pour la police d’extorquer quelques roupies aux consommateurs. Le charas a également été produit et vendu au Népal dans des magasins d’Etats jusqu’à ce que la pression internationale soit trop forte, dans les années 1970.
Le charas est aujourd’hui facilement disponible dans certaines régions d’Inde orientées vers le tourisme (Goa, Delhi, Rishiskesh, Varanasi,etc…). Certains coffeeshops d’Amsterdam reçoivent parfois des livraisons aux côtés des autres types de haschisch ; en cherchant un peu, vous pouvez en trouver facilement.
Bonus : l’expédition de Strain Hunters en Inde où on peut voir la fabrication de charas (à partir de 19 minutes)
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