Canada : Pas de privatisation du cannabis au Nouveau-Brunswick
Cannabis NB restera une société publique. C’est la décision du gouvernement du Nouveau-Brunswick, une province de l’est canadien, où un habitant sur trois parle le Français comme langue maternelle. L’exécutif local phosphorait depuis un an sur une possible privatisation de cette compagnie ayant le monopole sur la vente et la distribution de cannabis. Le ministre des Finances avait même pris position pour vendre Cannabis NB. Finalement, il n’en sera rien.
« Je pense que nous avons pris la bonne décision aujourd’hui », estime le Premier ministre local. Pour Blaine Higgs, membre du parti progressiste-conservateur (centre-droit), l’argument fiscal l’emporte : Cannabis NB devrait afficher 10 millions de dollars canadiens de bénéfices en 2021. Bien loin des pertes records de 2019, peu après la légalisation du cannabis au Canada.
Logiquement, cette décision est du pain bénit pour l’opposition. « Dieu merci, le Premier ministre s’est ressaisi. Il s’est rendu compte de la chance que l’on a d’avoir Cannabis NB comme compagnie publique », salue le député Roger Melanson, membre du Parti libéral (gauche). Mais certains membres de la majorité regrettent de ne pas avoir été entendus. « Nous continuerons à faire pression pour aller vers un modèle qui soit vraiment privé », promet Kris Austin, le patron de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick (conservateur-populiste).
Un an de gâché ?
La non-privatisation va faire tanguer le gouvernement local. En effet, le ministre des Finances, Ernie Steeves, se déclarait publiquement pour une privatisation, en direct à la télévision. Désormais, il doit manger son chapeau, et accepter que Cannabis NB reste public. « Nous avons l’assurance que les contribuables et les consommateurs du Nouveau-Brunswick peuvent être bien servis par des améliorations constantes au modèle actuel », déclare prudemment le ministre dans le communiqué.
Le gouvernement local avait établi une liste de huit entreprises intéressés par un rachat. Parmi elles, on note le géant du cannabusiness Canopy Growth, ou la chaîne de supermarchés Loblaw. « Le secteur privé a vite flairé la bonne affaire, relève l’éditorialiste francophone François Gravel. Au moment où les négociations atteignaient un stade critique, Cannabis NB était une vache à lait. »
Mais, pour les principaux intéressés, tout ce débat autour d’une vraie-fausse privatisation est du temps gâché. « Pensez à toutes ces entreprises qui ont fait des propositions au gouvernement. Tout l’argent, tout le temps qu’ils ont gâché pour quelque chose qui n’arrivera pas !« , s’insurge Brad Poulos, un professeur d’économie canadien cité par CTV News.
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