Santé
Une étude australienne remet en cause l’efficacité du cannabis contre les douleurs chroniques

Aux États-Unis, au Canada et aux Pays-Bas, les douleurs chroniques non-liées au cancer sont la principale raison justifiant de l’usage thérapeutique du cannabis. Un des espoirs liés à la récente tendance de légalisation du cannabis médical est qu’il pourrait réduire la consommation d’opiacés, traitement controversé pour son manque d’efficacité à long-terme.
C’est dans ce contexte qu’une étude indépendante australienne, financée par le Conseil national de la Santé et de la Recherche Médicale et le gouvernement australien, a été réalisée sur des patients atteints de douleurs chroniques et suivant un traitement aux opiacés pour déterminer l’impact éventuel d’une consommation de cannabis sur leur douleur et sur leur consommation d’opiacés.
Une étude non concluante
Parmi les participants, 24% utilisaient du cannabis pour lutter contre la douleur. Après 4 ans de suivi, il a été démontré que les participants ayant consommé du cannabis, en comparaison avec ceux qui n’en fument pas, avaient :
- Une perception d’intensité de la douleur plus élevée
- Un taux d’interférence de la douleur plus élevée
- Une autogestion de la douleur plus faible
- Une anxiété plus élevée
En somme l’étude n’a trouvé aucune preuve d’un lien entre l’usage de cannabis et la réduction de la douleur ou la réduction de la consommation d’opiacés. Par contre, l’étude confirme les récentes recherches qui affirment que le cannabis réduit la gestion efficace des troubles dépressifs et anxieux. Malgré ces résultats, les chercheurs notent que son usage est courant parmi les gens atteints de douleurs chroniques non-liées au cancer et que l’intérêt pour la plante augmente significativement.
Les consommateurs réguliers de cannabis justifiaient leur consommation par la réduction des douleurs, estimant son efficacité à 7 sur une échelle de 1 à 10. L’arrêt ou la diminution de la consommation était, quant à elle, justifiée par des effets secondaires, un manque d’efficacité et des difficultés d’accès dues à l’illégalité du cannabis médical au moment de l’étude.
Les limites de l’étude
L’étude contraste avec les précédentes études sur le sujet par sa longueur (4 ans), sa profondeur et l’inclusion de patients aux profils complexes. Néanmoins, le fait que les patients utilisent du cannabis illicite peut impacter les résultats de l’étude qui pourraient s’avérer différents avec un cannabis licite, de meilleure qualité et accompagné d’un suivi médical. Des études plus poussées qui incluraient les effets placebo et un produit contrôlé manquent encore.
Du fait de l’illégalité, il est également possible que les patients n’aient pas été totalement honnêtes quant à leur consommation de cannabis. Qui plus est, les chercheurs ont pris en compte la fréquence de la consommation plutôt que la quantité et la qualité du cannabis consommé. Or différentes composition de la plante entraînent différents effets.
Les chercheurs expriment eux-mêmes quelques réserves quant à la pertinence de l’étude. Premièrement sur la représentativité de l’échantillon de personnes analysées qui ne serait pas assez divers. Deuxièmement, il est possible que les patients qui utilisent déjà du cannabis pour soulager leurs douleurs soient victimes de pathologies plus graves et que leur gestion de la douleur soit déjà plus faible, a priori, que la population étudiée qui n’en consomme pas. Il est donc envisageable que le cannabis ait eu un effet positif sur leur taux de douleur qui aurait pu être pire. Une méthode efficace aurait pu être de les priver de cannabis mais celle-ci requiert un environnement contrôlé, ce qui n’est pas envisageable pour des études à long terme.
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