Roman Abramovitch aurait-il secrètement financé la plus grande entreprise de cannabis au monde ?

Des documents leakés en fin d’année dernière montrent que plusieurs sociétés appartenant à Roman Abramovitch, oligarque russe sous le coup de sanctions internationales depuis la guerre en Ukraine, a investi dans de nombreuses entreprises de l’industrie américaine du cannabis, et a également contribué à financer les deux plus gros actionnaires de Curaleaf, la plus grande entreprise de cannabis au monde avec une capitalisation boursière de près de 3 milliards de dollars.
Le leak à l’origine de ces révélations consiste en 30 000 fichiers issus de la société de comptabilité et de fiducie Meritservus Secretaries, basée à Chypre. Il sont apparus sur Distributed Denial of Secrets, un site web à but non lucratif destiné aux lanceurs d’alerte.
Ces fichiers ont été scannés par le consortium journalistique Organized Crime and Corruption Reporting Project, ce qui a permis à des médias comme Forensics News ou Barron’s, une publication liée au Wall Street Journal, d’examiner des milliers d’enregistrements.
Les principales activités d’Abramovitch dans le cannabis
Selon les informations remontées par Forensics News puis Baron’s, Roman Abramovitch a misé gros sur Curaleaf, producteur de cannabis basé dans le Massachusetts, dont les 146 magasins répartis dans 21 États américains en font la plus grande entreprise de cannabis sous licence au monde.
Les documents commerciaux du milliardaire russe montrent qu’il était l’un des actionnaires fondateurs de Curaleaf, et qu’il a financé Curaleaf avec quelque 186 millions de dollars en prêts. Lorsque la guerre en Ukraine a commencé, il a transféré ses investissements dans le cannabis à des membres de sa famille.
Outre le financement direct de Curaleaf par Abramovitch, Baron’s estime qu’il a prêté environ 84 millions de dollars au principal actionnaire de Curaleaf, Andrey Blokh, et à son président, Boris Jordan, à condition qu’ils dépensent cet argent en actions Curaleaf. Lorsque Jordan a lancé un fonds de capital-risque pour le cannabis, Abramovitch a fourni les deux tiers du capital initial. Abramovitch a par ailleurs soutenu séparément Blokh avec 12 millions de dollars pour rechercher des opportunités commerciales dans le domaine du cannabis dans l’ouest des États-Unis.
Son financement du cannabis américain était caché derrière plusieurs couches de fiducies et de sociétés offshore. rendant le nom d’Abramovitch invisible des données publiques. Apparaissent en revanche Millhouse, le family office d‘Abramovitch, Cetus, véhicule d’investissement des fiduciaires d’Abramovitch ou Meliastove Investments.
Suite à la divulgation des premières informations, Curaleaf a affirmé qu’Abramovitch n’avait jamais eu d’influence ni de rôle décisionnel et a coupé les ponts.
« M. Abramovitch n’est plus un créancier ou un investisseur de Curaleaf », a déclaré la société dans un communiqué, « et les prêts qu’il a accordés à ses actionnaires fondateurs pour investir dans la société ont été remboursés depuis plusieurs années. »
« Curaleaf était l’une des milliers d’entreprises dans le monde et aux États-Unis qui ont bénéficié du financement de M. Abramovitch », poursuit la déclaration de Curaleaf. « À l’époque, il était un investisseur très recherché et un homme d’affaires reconnu dans le monde entier. Il reste non sanctionné aux États-Unis. »
Please see our statement about the article released by Forensic News. $CURA $CURLF pic.twitter.com/hJMWkIfN7J
— Curaleaf (@Curaleaf_Inc) December 23, 2022
L’oligarque reste toutefois le prêteur principal dans les transactions de dette de Curaleaf. Forensics News a pu déterminer qu’Abramovitch a prêté 60 millions de dollars à Curaleaf en décembre 2021 via sa société Meliastove. Curaleaf affirme qu’elle est toujours endettée auprès de Meliastove, mais qu’elle a reçu l’assurance qu’Abramovitch n’en est plus propriétaire.
Fin 2018, le bilan de Cetus montrait qu’elle avait investi 130 millions de dollars dans l’ensemble du secteur, du cannabis et 194 millions de dollars supplémentaires sous forme de prêts.
Parmi ses participations : Le service californien de livraison de cannabis Eaze; le producteur de webcast Toke.TV Greenrush Media ; un vendeur de logiciels pour dispensaires, Flowhub ; la marque de CBD Green Gorilla ; et le fabricant de vape Tilt Holdings.
Tilt affirme que les cadres qui ont apporté l’investissement d’Abramovitch ne travaillent plus dans l’entreprise. Eaze dit qu’elle n’était pas au courant qu’Abramovitch possédait Cetus.
Curaleaf est aussi présente en Europe, avec le rachat du britannique EMMAC en 2021 ou par l’acquisition de l’entreprise allemande Four 20 Pharma fin 2022.
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