Un village belge se tourne vers le chanvre pour lutter contre les polluants éternels
Le potentiel du chanvre en tant qu’outil d’assainissement de l’environnement gagne du terrain, notamment en ce qui concerne la contamination causée par les substances per- et polyfluoroalkyles(PFAS), souvent appelées “polluants éternels”.
Ces substances ont des effets durables sur l’environnement en raison de leur résistance à la dégradation dans la nature. Une initiative originaire du village belge de Lillo, qui fait partie d’Anvers, testera l’efficacité du chanvre pour nettoyer les sols pollués par ces produits chimiques persistants.
Le défi de la contamination
Les PFAS sont des produits chimiques synthétiques utilisés depuis les années 1950 dans une variété de produits industriels et de consommation en raison de leurs propriétés de résistance à l’eau et à la graisse. On les trouve dans les ustensiles de cuisine antiadhésifs, les emballages de fast-food, les vêtements résistants à l’eau, les tapis et même les produits de soins personnels comme les mascaras imperméables et les crèmes solaires. Toutefois, leur durabilité signifie qu’ils s’accumulent dans l’environnement, entraînant une pollution généralisée de l’eau, de l’air, des poissons et du sol.
À Lillo, la contamination provient de l’utilisation de mousse anti-incendie, qui a entraîné une importante pollution par les PFAS. Le village prévoit de construire une nouvelle caserne de pompiers sur le site contaminé, mais le sol doit d’abord être décontaminé. C’est là que le chanvre entre en jeu. Des chercheurs de l’université de Gand et des responsables locaux étudient l’utilisation du chanvre pour extraire les PFAS du sol, une approche qui pourrait constituer une alternative viable aux méthodes traditionnelles telles que l’excavation et l’incinération du sol.
Le rôle du chanvre dans l’assainissement de l’environnement
Le chanvre est connu pour ses propriétés de phytoremédiation, c’est-à-dire sa capacité à absorber les contaminants présents dans le sol et à les stocker dans ses tissus. Cette méthode est testée à Lillo pour déterminer si le chanvre peut réduire efficacement les niveaux de PFAS dans le sol. Selon Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers et chef des services d’urgence, “la plante (de chanvre) n’est pas seulement bonne pour notre économie circulaire, elle a aussi le potentiel d’extraire les PFAS des sols contaminés. C’est pourquoi la recherche dans ce domaine mérite tout notre soutien.”
Le succès de cette initiative pourrait conduire à un déploiement national de techniques d’assainissement à base de chanvre dans toute la Belgique. Les résultats de cette étude sont attendus avec impatience et devraient être connus d’ici l’automne.
Succès antérieurs et implications plus larges
Ce n’est pas la première fois que la Belgique se tourne vers le chanvre pour assainir l’environnement. Le géant industriel 3M a déjà mené avec succès un projet utilisant le chanvre pour éliminer les PFAS de la couche arable et purifier les eaux souterraines sur un site à Anvers. Toutefois, ce projet a également exposé 3M à un examen politique et financier approfondi. En 2022, des études menées dans le cadre d’un projet de tunnel ont révélé que 3M avait rejeté des niveaux élevés de toxines dans l’environnement local, ce qui a suscité un tollé général ainsi que des dépenses d’assainissement estimées à 30 milliards de dollars.
Le succès du chanvre dans ces projets met en évidence son potentiel en tant que moyen durable et efficace de lutter contre la contamination des sols. Alors que le monde prend de plus en plus conscience des dangers posés par les PFAS, des solutions innovantes telles que la phytoremédiation par le chanvre sont cruciales. Aux États-Unis, par exemple, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) s’apprête à classer certains produits chimiques à base de PFAS comme “substances dangereuses”, ce qui obligerait les entreprises à signaler les rejets et permettrait à l’EPA de poursuivre les pollueurs de manière plus agressive pour les coûts de remédiation.
L’avenir du chanvre dans la dépollution des sols
L’utilisation du chanvre pour l’assainissement des sols représente une intersection prometteuse entre la science de l’environnement et l’agriculture durable. Si le projet de Lillo s’avère concluant, il pourrait ouvrir la voie à une application plus large de cette technique, non seulement en Belgique, mais aussi dans le monde entier. En absorbant les PFAS dans leurs feuilles et dans la tige, les plantes de chanvre offrent une méthode pour nettoyer les sols contaminés sans avoir recours à des interventions plus perturbatrices et plus coûteuses.
En outre, le double avantage de l’utilisation du chanvre – nettoyer l’environnement et contribuer à l’économie circulaire – en fait une option attrayante. Les parties de la plante qui absorbent les PFAS peuvent être détruites en toute sécurité, tandis que le reste de la plante peut encore être utilisé à diverses fins industrielles et commerciales, ce qui renforce la viabilité économique globale de l’approche.
Comment les PFAS atteignent l’homme
La persistance et l’utilisation généralisée des PFAS ont entraîné une importante contamination de l’environnement, qui s’est finalement traduite par une exposition de l’homme. Voici un aperçu détaillé des différentes voies par lesquelles les PFAS atteignent l’homme :
Sources d’eau contaminée
L’une des principales voies de pénétration des PFAS dans le corps humain est l’eau potable contaminée. Les PFAS peuvent s’infiltrer dans les eaux souterraines à partir de sites industriels, de zones d’entraînement à la lutte contre les incendies, de décharges et de zones où des produits contenant des PFAS sont utilisés. Selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA) américaine, la contamination de l’eau est une préoccupation majeure, car les PFAS ne se décomposent pas dans l’eau et peuvent parcourir de longues distances, affectant les réserves d’eau potable de nombreuses communautés.
Consommation alimentaire
L’homme peut ingérer des PFAS par le biais d’aliments contaminés. Cette contamination peut se produire de plusieurs manières :
- Emballages alimentaires : Les PFAS sont utilisés dans les matériaux d’emballage des aliments pour les rendre résistants à la graisse et à l’eau. Avec le temps, ces produits chimiques peuvent migrer de l’emballage vers les aliments.
- Produits agricoles : Les PFAS peuvent s’accumuler dans les cultures cultivées sur des sols contaminés ou irriguées avec de l’eau contaminée. Le bétail peut également ingérer des PFAS provenant d’aliments et d’eau contaminés, ce qui entraîne une accumulation de PFAS dans la viande, le lait et les œufs.
- Poissons et fruits de mer : Les poissons et autres animaux aquatiques peuvent accumuler des PFAS provenant de plans d’eau contaminés. La consommation de poisson provenant d’eaux contaminées est un moyen direct pour les PFAS de pénétrer dans le corps humain.
Particules et poussières en suspension dans l’air
Les PFAS peuvent également être présents dans l’air et la poussière. Ces particules peuvent provenir d’émissions industrielles, de l’utilisation de certains produits de consommation ou de la dégradation de matériaux contenant des PFAS. Les personnes peuvent inhaler ces particules, qui pénètrent ensuite dans la circulation sanguine par le biais du système respiratoire. La contamination de l’air intérieur peut être particulièrement importante dans les maisons où l’on utilise des produits contenant des PFAS, tels que des tapis anti-taches, des tissus d’ameublement et des vêtements déperlants.
Produits de consommation
De nombreux produits de consommation courante contiennent des PFAS, et l’utilisation directe de ces produits peut entraîner une exposition. Il s’agit notamment des produits suivants
- Les ustensiles de cuisine antiadhésifs : Les PFAS sont utilisés dans la fabrication des revêtements antiadhésifs des ustensiles de cuisine. Bien que les nouvelles réglementations aient réduit l’utilisation de certains PFAS, les anciens ustensiles de cuisine peuvent encore présenter un risque.
- Vêtements et tissus résistants à l’eau : Les vêtements, chaussures et tissus traités avec des PFAS pour résister à l’eau peuvent libérer ces substances chimiques lorsqu’ils sont portés et lavés.
- Produits de soins personnels : Certains produits cosmétiques, en particulier le mascara waterproof, les eye-liners, les écrans solaires et les shampooings, contiennent des PFAS. Ces produits chimiques peuvent être absorbés par la peau ou ingérés accidentellement.
Exposition professionnelle
Les travailleurs des industries qui fabriquent ou utilisent des PFAS courent un plus grand risque d’exposition. Il s’agit notamment des personnes qui travaillent dans les secteurs suivants
- Fabrication de produits chimiques : La manipulation directe de PFAS ou de matériaux traités avec des PFAS peut entraîner une exposition importante.
- Lutte contre l’incendie : Les pompiers utilisent des mousses anti-incendie contenant des PFAS, ce qui peut entraîner une exposition professionnelle par inhalation et contact avec la peau.
- Milieux industriels : Les travailleurs des industries du textile, du cuir et du papier, où les PFAS sont utilisés pour leurs propriétés de résistance à l’eau et aux taches, peuvent être exposés par le biais de divers processus.
Transfert maternel
Les femmes enceintes exposées aux PFAS peuvent transmettre ces produits chimiques à leur fœtus en développement par l’intermédiaire du placenta. En outre, les PFAS peuvent être transmis aux nourrissons par l’allaitement. Cette situation est particulièrement préoccupante compte tenu des effets potentiels des PFAS sur la santé des enfants en développement.
Conséquences pour la santé
La persistance et la nature bioaccumulative des PFAS signifient qu’une fois qu’ils pénètrent dans le corps humain, ils y restent pendant longtemps. La recherche a établi un lien entre l’exposition aux PFAS et divers problèmes de santé, notamment
- Perturbation hormonale : Les PFAS peuvent interférer avec le système endocrinien, affectant les niveaux et les fonctions hormonales.
- Effets sur le système immunitaire : L’exposition aux PFAS a été associée à une réduction de la réponse vaccinale et à un risque accru d’infections.
- Risque de cancer : certaines études suggèrent un lien entre l’exposition aux PFAS et le risque accru de certains cancers, notamment le cancer du rein et le cancer des testicules.
- Problèmes de développement : L’exposition aux PFAS in utero et au début de la vie peut entraîner des retards de développement et d’autres problèmes de santé chez les enfants.
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