Etude : la consommation de cannabis peut poser problème en cas d’anesthésie
Une étude récente publiée dans le journal de l’Association Américaine d’Ostéopathie a trouvé que la consommation de cannabis pouvait modifier la tolérance de certains patients aux sédatifs. En effet, selon cette étude, les consommateurs de cannabis ont besoin de doses en moyenne deux fois plus importantes que les non-consommateurs. Cette découverte pourrait avoir des répercussions importantes sur la pratique médicale.
L’étude
L’étude s’est tenue au Colorado qui a légalisé le cannabis récréatif en 2012. Les chercheurs ont étudié les fichiers de plusieurs patients ayant subi une endoscopie entre 2016 et 2017. Cette opération ne demande qu’une anesthésie locale. L’étude porte sur trois sédatifs utilisés dans ce genre d’interventions : le fentanyl, le midazolam et le propofol. Comparés aux non-consommateurs, les consommateurs de cannabis ont eu besoin de 14% de plus de fentanyl, 19,6% de plus de midazolam et 220,5% de plus de propofol.
Une étude australienne plus ancienne (2009) sur les doses de propofol requises dans les anesthésies impliquant un masque laryngé était arrivée aux même conclusions. Les patients consommateurs de cannabis avaient besoin de doses plus fortes. L’étude comparait 30 patients usagers et 30 patients non usagers. Celle du Colorado consiste quant à elle en une analyse des données de 250 patients dont 25 usagers déclarés. Elle prend en compte les différence d’âge et de genre ainsi que la consommation d’autres substances (alcool, benzodiazépines et opiacées).
Des études de plus grande envergure doivent être menées pour confirmer ces conclusions, notamment sur des anesthésies générales et en prenant en compte la tolérance à la douleur et la durée de l’intervention, deux facteurs qui influent également sur le dosage.
Qu’est ce que cela implique ?
Ces conclusions sont importantes car si la consommation de cannabis interfère avec les anesthésiques, cela peut être dangereux en cas d’anesthésie. En outre, si le cannabis augmente la tolérance à ces médicaments, des doses plus élevées sont nécessaires et augmentent à la fois le risque d’effets secondaires graves et le coût de l’opération. Le THC peut rester plusieurs semaines dans l’organisme. Les patients doivent donc signaler toute consommation préalable aux médecins concernés. Malgré la légalisation croissante du cannabis et sa normalisation, certains patients hésitent encore à signaler leur consommation par peur d’être stigmatisés.
L’effet des sédatifs mentionnés plus haut dépend de la dose administrée. S’ils sont moins efficaces sur les consommateurs de cannabis, cela peut signifier que le cannabis interagit avec ces médicaments et les empêche de fonctionner. Le mécanisme exact de cette interaction est encore inconnu mais il est probable que le cannabis agisse sur les même récepteurs que certains sédatifs. Néanmoins, si le cannabis agit sur les mêmes récepteurs, cela peut également signifier qu’il a une action similaire. Certaines variétés de cannabis ont en effet un effet sédatif puissant.
Le cannabis ne remplacera jamais les anesthésiques dans le cadre d’interventions chirurgicales mais il peut néanmoins être un substitut efficace dans un contexte post-opératoire. En effet, en cas de douleurs chroniques le cannabis apparaît de plus en plus comme une alternative désirable au vu des effets secondaires dévastateurs des opioïdes. Le Fentanyl est notamment connu pour être extrêmement addictif. Les cas de toxicomanie à la suite d’opérations médicales sont devenus un problème de santé publique majeur aux Etats-Unis.
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