La structure du premier récepteur cannabinoïde dévoilée

Les scientifiques savent depuis les années 60 que les molécules du THC, la substance psychoactive du cannabis, se lient et activent des récepteurs connus sous le nom de CB1. Ils en ont désormais une vue en trois dimensions.
Les auteurs du papier, publié jeudi dans le journal Cell, expliquent que cette information est cruciale pour améliorer notre compréhension de ce récepteur alors que le cannabis se popularise et qu’il est légalisé à certains endroits.
La connaissance de la structure du récepteur CB1 permettra d’avoir une meilleure idée de comment les différentes se lient à lui, ce qui est la cause des effets du cannabis sur l’humain. Elle pourra aussi mener à une meilleure élaboration de médicaments à base de cannabis.
« Ce qui est important est de comprendre comment les différentes molécules se lient à ce récepteur, comment elles contrôlent la fonction du récepteur, et comment cela peut affecter différentes personnes » confie Raymond Stevens, le co-auteur de l’étude.
« Tout d’un coup, nous avons les plans du building » explique le Dr. Mark Ware, directeur du Consortium Canadien pour la Recherche sur les Cannabinoïdes. « Nous pouvons trouver des moyens d’entrer dans le bâtiment, nous savons où sont les fenêtres et les portes, et nous savons dorénavant à peu près comment le bâtiment est structuré ».
CB1 et cannabis synthétique
Cette découverte est également un pas important pour comprendre les différences entre les cannabinoïdes naturels que l’on trouvent dans la plante, et les cannabinoïdes synthétiques, créés en laboratoire.
Certains cannabinoïdes synthétiques sont utilisés en médecine, mais certaines versions sont vendues comme drogues, sous le nom de Spice ou de K2.
« Alors que des overdoses de THC ou de cannabis n’ont pas été documentées, il y a eu des cas de réponses sévères ou mortelles à l’ingestion de telles combinaisons synthétiques résultant en des restrictions nationales dans beaucoup de pays, dont les Etats-Unis » peut-on lire dans l’étude. On se souvient en France de l’essai clinique de Rennes qui s’était mal déroulé.
Le THC synthétique peut « s’avérer toxique »
Raymond Stevens explique ces effets potentiellement néfastes par un comportement différent du récepteur en fonction de la nature du cannabinoïde, naturel ou synthétique, même si les synthétiques sont conçus pour, normalement, imiter les cannabinoïdes naturels.
« Il reste difficile de savoir pourquoi le THC peut avoir une marge de sécurité si élevée, alors que les cannabinoïdes synthétiques peuvent s’avérer toxique avec des effets secondaires qui varient autant ».
Besoin de plus de recherches
Alors que l’usage de cannabinoïdes en médecines devient plus commun, il reste encore beaucoup d’inconnues dans notre compréhension de comment cette drogue, naturelle ou non, fonctionne vraiment.
La plupart des informations sur les bienfaits du cannabis viennent de patients, rarement d’études cliniques.
« Le cannabis agit sur tellement de maladies différents qu’il n’est pas possible de faire des études cliniques sur toutes les maladies que les patients rapportent être traitées par du cannabis » dit le Dr.Mark Ware.
« Cela ne veut pas dire que le cannabis n’est pas efficace, mais que nous n’avons pas, et n’avons pas eu, les investissement nécessaires en termes de temps et d’argent pour réaliser les études requises pour avoir une meilleure compréhensions de ces expérimentations cliniques ».
« Mais en tant que clinicien et étant quelqu’un qui voit chaque jour des patients poser des questions sur le cannabis, nous devons être capable de traduire un peu de cette connaissance scientifique de base en des informations cliniques qui peuvent renseigner les patients ».
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hiighlife
26 octobre 2016 at 8 h 51 min
» On se souvient en France de l’essai clinique de Rennes qui s’était mal déroulé. » Sauf que cette étude n’avait rien avoir avec le cannabis contrairement à ce qui avait été rapporté.
NewsWeed
26 octobre 2016 at 9 h 32 min
Tout à fait. L’essai clinique de Rennes testait des cannabinoïdes synthétiques.
RICCO
31 octobre 2016 at 12 h 08 min
Des cannabinoides synthétiques? C’était pas plutôt le BIA 10-2474, un inhibiteur enzymatique inhibiteur de la FAAH (hydrolase des amides d’acides gras) qui dégrade l’endocannabinoide Anandamine. Un peu plus de rigueur svp 😉
RICCO
31 octobre 2016 at 12 h 08 min
Des cannabinoides synthétiques? C’était pas plutôt le BIA 10-2474, un inhibiteur enzymatique inhibiteur de la FAAH (hydrolase des amides d’acides gras) qui dégrade l’endocannabinoide Anandamine. Un peu plus de rigueur svp 😉