Cannabis en Californie

Newsweed en Californie : résumé de notre voyage

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Depuis le vote du 8 novembre, la Californie s’annonce comme le prochain eldorado de la weed. Vous pouvez donc imaginer notre excitation à l’idée de poser le pied dans cet Etat mythique pour nombre d’afficionados de la weed. Notre programme est simple : Los Angeles, San Francisco, puis l’Emerald Cup.

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Notre séjour commence par une visite des locaux de Weedmaps, connu aux States pour être une sorte de Pages Jaunes de la weed, qui liste tous les dispensaires des USA et leurs menus. De l’extérieur, impossible de dire qu’une des plus grosses entreprises du cannabis réside dans ces locaux, jouxtés par des boîtes “normales”. Mais une fois dans le hall, une mini-boutique avec les fringues siglées Weedmaps met aussitôt dans l’ambiance, en plus du sapin de Noël vert et blanc, aux couleurs du logo.

250 personnes travaillent aujourd’hui pour WM, dont 200 dans cet immeuble de 2 étages. Ils étaient 60 une année auparavant. La seule différence notable avec des entreprises plus classiques, outre la forte croissance, est finalement les salles de pause. A côté des machines à café trônent quelques bangs et bubbler. Une sonnerie retentit également chaque jour à 16h20, pour le 420. On s’aperçoit d’ailleurs rapidement que la weed se fume pure, en pipe ou en bang, et que les concentrés sont largement plus répandus que par chez nous. Des différences de consommation sans doute liées au fait que la weed est enracinée dans la culture californienne depuis plus de 40 ans.

Weedmaps se positionne aujourd’hui comme un allié fort pour les dispensaires. A l’heure où le moindre gramme de cannabis peut toujours t’envoyer en prison en France, la différence est énorme. On parle souvent des States dans nos articles, mais on s’aperçoit alors réellement de l’ampleur du marché, et des opportunités pour des entreprises comme celle-là. Ceci même avant d’avoir visiter nos premiers dispensaires.

Nous sommes passés dans 3 dispensaires à Santa Ana (Peoples OC, Show Grow et The Joint), 2 à Los Angeles (Show Grow et Buddha Company) et 1 à San Francisco (Green Door). Ils se trouvent souvent en périphérie des villes, dans des zones artisanales / industrielles, sans affichage extérieur superflu. Et on comprend alors l’utilité d’une appli comme WM pour les trouver 🙂

Le design intérieur est léché. Les comptoirs sont en bois, les jarres de weed présentées derrière des vitrines. Certains laissent entrevoir leur plantation attenante, soit à travers des fenêtres, soit par caméra interposée. Le choix de weed, de concentrés, d’edibles et de topicals est tout simplement fou. On n’est pas facilement choqué, mais on n’avait jamais vu ça à Amsterdam ou à Barcelone. Et pour cause. Quand un coffeeshop est limité à 500g de weed sur le lieu de vente, il peut difficilement proposer plus de 10 weed et 10 hash. Et les concentrés sont interdits aux Pays-Bas, plus ou moins tolérés en Espagne. En Californie, c’est la foire au dab. Ce qui pourrait faire peur à certains révèle en fait des habitudes de consommation sans tabac plus saines que par chez nous.

Le marketing de chaque produit / variété est poussé à l’extrême. Les designers strains sont vendues en petits bocaux en verre, avec des têtes curées au millimètre, et des odeurs citronnées et fruitées dignes des boutiques Sephora les plus parfumées. Les terpènes californiens sont dingos, parfois même trop “chimiques” pour sembler naturels. La génétique des meilleures variétés actuelles vient de là-bas. Ceci explique, sans doute, en partie, cela.

A San Francisco, le Green Door est le seul dispensaire où la consommation sur place est autorisée. Un coffee haut de gamme en quelque sorte, qui ressemblait un peu au Prix d’Ami. Des consommateurs de tous âges fument en regardant la télé ou en jouant aux échecs dans une grande pièce bien ventilée disposant d’un bar à jus de fruits. Petit bonus : on y est monté en monte-charge, accompagné du patron qui nous faisait visiter. Un mini trip berlinois, ambiance indus’.

Si vous souhaitez manger dans un resto très stylé à SF un soir, on vous recommande le CocksComb, sur 4th Street (réservation conseillée). De la bonne nourriture (avec quelques légumes) cuisinée devant vous et servie avec des IPA locales, un délice.

Et pour finir l’Emerald Cup. Pour ceux qui sont déjà allé à la Spannabis, c’est juste 3 fois plus gros, avec une zone restreinte aux patients médicaux, normalement le seul endroit où la consommation est autorisée. La grosse particularité est surtout que tous les growers de l’Etat présentent et vendent leur weed dans ce salon, chose que l’on ne verra pas de sitôt de notre côté de l’Atlantique. Le meilleur moment de l’Emerald Cup sera notre rencontre avec Frenchy Cannoli et la dégustation d’un de ses célèbres hashs, vendus sous forme de temple ball par Aficionado Estates. Un bon buzz qui donne un goût de reviens-y. Pour le reste, des joints plus gros que les autres, beaucoup d’extracts et des marques à n’en plus finir.

Que retient-on finalement de notre voyage ? Déjà que le gap culturel est immense. La Californie est une terre de culture du cannabis depuis 1 siècle, a légalisé le cannabis médical en 1996 après 25 ans d’activisme, de raids contre les dispensaires médicaux et les associations de compassion pour les malades et de guerre à une drogue qui aujourd’hui est tellement répandue qu’elle ne fait plus peur. En tout cas aux Etats-Unis, beaucoup moins qu’une cigarette ou qu’un verre d’alcool.

Egalement, que malgré le bilan du cannabis en 2016, l’Europe commence tout juste à voir que la prohibition initiée par les Etats-Unis est, peu à peu, en train de tomber. Ce mouvement de fond, devra être géré avec précaution pour ne pas tomber dans les éventuels pièges d’une légalisation à tout va. Le trio “régulation par l’Etat – auto-culture – Cannabis Social Clubs”, à l’image de l’Uruguay et de la Californie, semble aujourd’hui une bonne méthode pour contrôler cette substance psychoactive, tout en laissant un champ d’action aux citoyens.

Reste pour nous à aller au Colorado, en Oregon et, rapidement, au Canada pour comparer de visu les différents systèmes de régulation 🙂

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