L’Académie de médecine fustige l’expérimentation du cannabis médical

Ces médecins-là ne partiront pas en vacances ensemble cet été. L’arrivée imminente du cannabis médical en France continue de diviser les blouses blanches. Dernier épisode en date : un communiqué de presse cinglant de l’Académie de médecine et l’Académie de pharmacie… et une réponse toute aussi cinglante du médecin responsable de l’expérimentation mise en place au printemps 2021.
« L’expérimentation en cours visant à justifier l’usage thérapeutique du cannabis déroge aux exigences méthodologiques, sécuritaires et éthiques qui régissent l’évaluation de tout candidat médicament », reprochent les académiciens, dont le rôle est d’éclairer le président et le gouvernement dans leur politique de santé publique.
Depuis plusieurs années, l’Académie de médecine est farouchement opposée au cannabis médical, encore plus à une éventuelle légalisation du cannabis. Elle refuse même l’appellation « cannabis médical », car elle considère la plante inefficace.
Aujourd’hui, elle tacle la méthodologie de l’essai grandeur nature autour du cannabis médical. Celui-ci se fait en l’absence « d’un essai clinique randomisé ». C’est-à-dire avec un groupe de malades recevant un principe actif, l’autre un placébo. Selon les académiciens, c’est le seul moyen « d’évaluer d’une façon satisfaisante la balance bénéfices/risques d’un candidat médicament, dans l’intérêt des patients ».
« Ils ont droit de donner leur avis, mais il n’est pas écouté »
Une prise de position qui irrite Nicolas Authier, responsable de l’expérimentation : « Ils ont le droit de donner leur avis, il se trouve que leur avis n’est pas écouté, tacle-t-il auprès de Newsweed. Les décrets autour du cannabis médical sortent les uns après les autres, la machine est lancée malgré leurs prises de positions. Je pense qu’il faut les prendre avec distance et très peu d’intérêt. »
Le professeur en psychiatrie tacle également un « groupe d’académiciens » qui « proposent des communiqués autant emprunt de science que de moralité ».
Dernier grief : selon Authier, les académiciens opposés au cannabis médical « n’ont jamais eu de patients en face d’eux ». Pour lui, ce sont essentiellement des toxicologues ou biologistes. « Ils ne peuvent pas mesurer, de par leur inexpérience médicale, ce que l’on est en train de faire. Ce n’est pas un reproche, mais ils ne partent pas de leur bonne position. C’est comme si on me demandait de parler de cardiologie ! ».
L’expérimentation doit durer encore une année, jusqu’au printemps 2023. Pour l’heure, 1 500 patients français se soignent à l’aide de cannabis médical, soit la moitié des places disponibles.
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