Pour François Braun, ni cannabis médical ni cannabis récréatif
Alors que le ministre de la Santé allemand a présenté son plan de légalisation du cannabis, estimant que la prohibition était un risque pour la santé publique et une opportunité pour le marché noir, François Braun, ministre de la Santé français, préfère laisser les consommateurs français, malades ou non, s’approvisionner illégalement en cannabis.
Quels arguments sont avancés par François Braun
S’agissant du cannabis médical, François Braun s’est expliqué sur le désert du cannabis médical français par la tenue de l’expérimentation du cannabis, prétextant récemment sur BFM TV la nécessité d’arriver à l’objectif fixé de 3 000 patients inclus.
L’ANSM n’a pourtant jamais fixé cet objectif, le principe de l’expérimentation étant uniquement “d’évaluer, en situation réelle, les recommandations du Comité en matière de conditions de prescription et délivrance et l’adhésion des professionnels de santé et des patients à ces conditions”.
“Je prendrai des décisions” au bout de cette expérimentation sur l’utilisation du cannabis thérapeutique a-t-il ajouté, n’ouvrant donc pas la porte à une légalisation du cannabis médical en France et ne donnant pas plus d’informations sur le sort des patients déjà inclus.
François Braun met par ailleurs en avant les “résultats scientifiques contrastés au niveau international” du cannabis thérapeutique, sans plus de détails. C’est probablement pour ces mêmes résultats contrastés que 22 pays européens et 38 Etats américains, en plus de l’Australie ou d’Israël, prescrivent désormais du cannabis médical avec plus ou moins de contraintes.
Concernant la légalisation du cannabis, le moins hypocrite aura sans doute été d’avouer avoir consommé “étant jeune”. Mais attention, le cannabis d’aujourd’hui ne serait plus le cannabis d’hier.
“On a maintenant du cannabis qui est modifié, extrêmement concentré, qui s’apparente plus à des drogues dures qu’à des drogues des années 70” explique François Braun.
Le ministre de la Santé français illustre ici parfaitement la loi d’airain de la prohibition, qui veut que “plus l’application [de la loi] est dure, plus les drogues sont puissantes” et plus elles offrent une efficacité dans le modèle commercial : elles occupent moins d’espace dans le stockage, moins de poids dans le transport, et ramènent plus d’argent.
Si les niveaux de THC dans le cannabis ont augmenté ces 50 dernières années, et que les variétés ne soient pas plus équilibrées en ratio THC:CBD par exemple, ce serait donc en partie parce que le cannabis est interdit, sans contrôle possible sur la qualité et la puissance.
François Braun, pourtant ministre de la Santé, se dit, “à titre personnel” opposé à la légalisation du cannabis.
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