Le basketteur américain, condamné pour possession de bonbons au THC en Indonésie, échappe à la peine de mort

Pendant sept mois, l’athlète américain Jarred Shaw est resté dans le système pénitentiaire indonésien, se demandant si un paquet de gummies THC envoyé depuis la Thaïlande lui coûterait la vie. Mardi, un tribunal indonésien a condamné le joueur de 35 ans à 26 mois de prison. Cette décision marque un revirement radical par rapport à la peine de mort évoquée par la police et les procureurs au début de l’affaire.

Selon le défenseur des droits de l’homme et négociateur international Donte West, qui a partagé le verdict directement avec High Times et El Planteo, cette décision reflète une reconnaissance inhabituelle du contexte médical au sein des tribunaux indonésiens spécialisés dans les affaires de stupéfiants. Shaw utilise des produits contenant du THC pour traiter les symptômes de la maladie de Crohn, une affection chronique dont il a parlé publiquement au cours de sa carrière.

« Il s’agit d’une avancée importante au niveau mondial », a déclaré M. West. « Jarred a été injustement poussé vers une peine de mort pour avoir consommé des gummies THC à des fins médicales. Le verdict rendu aujourd’hui lui donne une réelle chance de rentrer chez lui, de recevoir les soins dont il a besoin et de retrouver sa famille. »

Une affaire qui a failli se terminer par la peine de mort

L’arrestation de Shaw en mai est survenue après la livraison d’un colis qui, selon les autorités, contenait des gummies THC. Les autorités indonésiennes l’ont initialement accusé de trafic, une infraction passible des peines les plus sévères du pays. Les premiers rapports publiés dans la presse locale le présentaient comme un distributeur et non comme un patient.

Le verdict rendu aujourd’hui raconte une autre histoire. Le tribunal n’a pas appliqué de circonstances aggravantes pour trafic. Le changement de peine reflète le poids accordé aux preuves médicales et à la documentation sur la maladie de Crohn dont souffre Shaw.

High Times et El Planteo ont examiné les communications directes entre l’avocat de Shaw et l’équipe de défense qui confirment la décision du tribunal et les conclusions médicales présentées au cours du procès.

L’avocat Richard Siregar nous a dit que la vérification médicale avait été fondamentale.

« Nous avons confirmé l’état de santé de Jarred et évalué la gravité de sa maladie de Crohn. Il s’agissait d’un examen médical. Nous avons également contacté l’ambassade des États-Unis, qui s’est dite surprise que Jarred ait pu être transféré à l’hôpital Abdi Waluyo. Elle nous a dit qu’il était extraordinaire que Donte ait réussi à obtenir ce transfert. Dans des cas comme celui-ci, un tel accès est extrêmement rare. »

Une intervention diplomatique inhabituelle

L’ambassade des États-Unis à Jakarta a pris une mesure inhabituelle en apportant un soutien humanitaire dans une affaire pénale en cours. Selon West, l’intervention de l’ambassade s’est concentrée sur l’accès au traitement, le respect des procédures légales et les considérations relatives aux droits de l’homme. High Times a examiné des messages confirmant que les fonctionnaires de l’ambassade étaient en communication avec l’équipe de Shaw et au courant des développements médicaux clés.

Shaw a également partagé une déclaration approuvée pour publication.

« Je suis reconnaissant à tous ceux qui se battent pour moi. J’ai utilisé du CBD pour traiter mon état de santé. Sans Donte, je ne suis pas sûr que le tribunal indonésien aurait accepté que je suis un consommateur et non un distributeur de stupéfiants. Je remercie Jolly Roger, ma famille, Sulius et l’ambassade pour leur soutien. »

Et maintenant ?

Selon la loi indonésienne, Shaw pourrait bénéficier de crédits de remise, d’une libération conditionnelle pour raisons médicales ou d’autres voies de libération anticipée. Son équipe juridique prépare de nouvelles évaluations médicales pour la prochaine étape du processus.

Cette affaire montre à quelle vitesse un étranger peut passer d’une vie normale à un risque juridique extrême dans les pays où la législation antidrogue est très stricte. Elle met également en évidence la tension croissante entre l’usage médical du cannabis et des systèmes pénaux profondément restrictifs.

Pour West, ce verdict est un soulagement et un rappel du contexte général. « Jarred risquait les peines les plus sévères dans un système qui cède rarement », a-t-il déclaré. « Cette condamnation lui donne une chance réelle de rentrer chez lui. »

Pourquoi est-ce important ?

L’affaire Shaw s’ajoute à une liste croissante d’arrestations internationales liées au cannabis impliquant des Américains qui traversent les frontières sans connaître les différences juridiques considérables. Un médicament dans un pays peut devenir un crime capital dans un autre. Ce verdict met ce contraste en évidence et soulève de nouvelles questions sur la manière dont les dérivés du cannabis sont traités dans le cadre des lois sur les stupéfiants en Asie du Sud-Est.