Cannabis en Thaïlande

En Thaïlande, toujours pas d’accord sur la légalisation du cannabis

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Le Parlement thaïlandais manquera-t-il de temps pour adopter sa légalisation du cannabis ? Les législateurs du pays restent en effet divisés sur les principales dispositions de la législation, laissant l’industrie du cannabis en Thaïlande en pleine zone grise.

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Zones d’ombre et désaccords

La Chambre des représentants n’a pas réussi à conclure la deuxième lecture du projet de loi, dernière session consacrée à l’étude du projet de légalisation du cannabis en Thaïlande avant les vacances parlementaires.

Le retard a été causé par certaines factions de législateurs qui ont fait valoir que le projet de loi n’allait pas assez loin pour désinciter à la consommation de cannabis à des fins récréatives et ont demandé que la plante soit à nouveau inscrite sur la liste des stupéfiants.

Le Premier ministre Prayuth Chan-Ocha prévoyant de dissoudre le Parlement le mois prochain avant les élections prévues en mai, le sort du projet de loi dépendra du prochain gouvernement. Un projet de loi doit généralement être adopté par une majorité de députés en trois lectures, avant d’être soumis à l’approbation du Sénat pour devenir une loi.

La rançon de l’avant-garde

La Thaïlande est devenue le premier pays d’Asie à dépénaliser le cannabis l’année dernière en retirant la plante de la liste des stupéfiants. Officiellement, seule la consommation à titre médical est légale et la consommation à titre récréative ne peut être réprimée, à quelques conditions (non-présence d’enfants, pas de vente sans licence…) et sans être légalement encadrée.

Cette dépénalisation a entraîné la prolifération de dispensaires qui vendent toutes sortes de produits à base de cannabis, qui donne un aperçu de tout ce qui existait déjà au marché noir malgré une politique précédente très ferme dans le pays.

Les préoccupations croissantes concernant l’impact de la légalisation sur les jeunes ont également menacé de faire vaciller une industrie dont la valeur est estimée à plus d’un milliard d’euros d’ici 2025.

La libéralisation du cannabis a divisé les partis politiques thaïlandais, le parti Bhumjaithai, dirigé par le ministre de la Santé Anutin Charnvirakul, fer de lance de la généralisation de l’utilisation et de la culture de la plante par les ménages. De nombreux partis d’opposition et le Parti démocrate, membre de la coalition au pouvoir, souhaitent revenir sur la dépénalisation.

“Il est clair que le projet de loi ne sera pas adopté lors de cette séance. Nous soumettrons à nouveau le projet de loi sur le cannabis au prochain parlement”, a déclaré Supachai Jaisamut, un législateur du parti Bhumjaithai. “Les personnes qui ne veulent pas que le cannabis soit à nouveau criminalisé devraient voter pour Bhumjaithai”.

Le gouvernement a répété à plusieurs reprises que la dépénalisation de juin visait l’usage médical et commercial du cannabis plutôt que des fins récréatives, bien que le projet de loi ne soit pas allé jusqu’à interdire explicitement de fumer à des fins récréatives.

Selon M. Supachai, les règles relatives au cannabis publiées par le ministère de la Santé sont suffisantes pour contrôler l’industrie pour le moment. Ces règles comprennent des restrictions sur les odeurs désagréables en public, la vente aux femmes enceintes ou aux personnes de moins de 20 ans et la publicité commerciale.

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