Antigua-et-Barbuda s’efforce de créer l’industrie du cannabis la plus inclusive des Caraïbes
Le gouvernement d’Antigua-et-Barbuda a réitéré son intention de façonner un secteur du cannabis médical fondé sur l’autonomisation locale, une réglementation prudente et le respect culturel.
Lors d’un dialogue entre les parties prenantes organisé par la Medicinal Cannabis Authority (MCA), les responsables ont présenté une nouvelle feuille de route pour le développement du cannabis médical sur l’île.
Un marché conçu pour les communautés locales
S’adressant aux parties prenantes du secteur, le procureur général Sir Steadroy Benjamin a souligné que l’administration avait pour objectif de rediriger les bénéfices de cette industrie vers les personnes qui ont toujours été mises à l’écart par les investisseurs étrangers.
« Je tiens à affirmer clairement que mon gouvernement […] s’engage pleinement à faire en sorte que les bénéfices économiques de cette industrie profitent à la population d’Antigua-et-Barbuda dans son ensemble, et pas seulement aux investisseurs fonciers », a-t-il déclaré, exhortant les participants à « s’assurer que leur part du gâteau soit importante ».
Ce changement intervient alors que les autorités reconnaissent que les initiatives économiques précédentes dans le pays concentraient souvent les gains entre les mains des grands opérateurs. Le gouvernement entend désormais veiller à ce que cette tendance « prenne fin », le nouveau cadre réglementaire sur le cannabis servant de modèle correctif.
De nouveaux modèles d’octroi de licences pour élargir l’accès
La MCA évalue actuellement des formats innovants d’octroi de licences afin de rendre le secteur plus accessible. Selon les remarques formulées par l’avocate de la Couronne Jeniece St. Romain au nom du président de la MCA, l’ambassadeur Daven Joseph, celles-ci comprennent des licences de micro-culture, des licences de bien-être et de tourisme et des structures coopératives communautaires.
Au début de l’année, Antigua-et-Barbuda a introduit une licence de culture collaborative, destinée à encourager la participation collective et à réduire les obstacles financiers. L’Autorité a également supprimé les frais de licence de recherche et développement pendant un an afin de stimuler l’innovation locale.
Ces initiatives visent à diversifier le profil des acteurs du secteur, en permettant aux petits agriculteurs, aux groupes communautaires et aux entrepreneurs du secteur du bien-être d’entrer sur un marché qui, dans les Caraïbes, reste dominé par une poignée de grandes entités.
Reconnaissance culturelle et potentiel agricole
Benjamin a également souligné la décision pionnière du pays de reconnaître légalement l’usage sacramentel du cannabis, une reconnaissance qu’il a qualifiée de « décision audacieuse et progressiste pour l’époque, qui met en évidence notre respect de la culture et des traditions spirituelles ».
Il a fait valoir que le climat et le patrimoine agricole du pays lui confèrent la capacité « de fournir le cannabis de la plus haute qualité dans les Caraïbes ». Afin de protéger le savoir-faire local, le gouvernement examine actuellement la législation sur les brevets afin de préserver les méthodes de culture traditionnelles et les variétés développées localement.
Cet effort s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large visant à garantir que la valeur économique et culturelle générée par l’industrie reste au sein des communautés qui cultivent cette plante depuis longtemps.
L’application de la loi reste un pilier central
Malgré l’accent mis sur l’expansion de l’industrie, les responsables gouvernementaux ont souligné que la santé publique, et en particulier la protection des jeunes, restait une priorité. « Je tiens à être très clair. Même si nous promettons des bienfaits médicaux, notre gouvernement ne renoncera pas à l’application de la loi », a déclaré M. Benjamin.
Les préoccupations concernant la consommation irresponsable ont été reprises dans les remarques prononcées au nom du président de la MCA, qui a souligné le devoir de l’Autorité « de préserver la santé publique et de protéger les groupes vulnérables, en particulier nos jeunes ».
Définir les limites et renforcer la réglementation
La réunion des parties prenantes a permis de clarifier les distinctions entre l’usage sacramentel, l’usage médical et l’activité commerciale non réglementée, une question qui devient de plus en plus pertinente à mesure que le marché local se développe.
Les responsables ont réaffirmé que les droits de la communauté rastafari doivent être protégés sans être exploités commercialement. Ils ont souligné que la licence collaborative a été explicitement conçue pour soutenir la participation des rastafaris.
Les présentations du PDG de la MCA, Regis Burton, du médecin-chef, Dr Kamaria DeCastro, et de l’expert agricole, Ika Fergus, ont souligné les défis actuels du secteur, notamment la traçabilité des produits, la capacité d’application et le respect des redevances.
L’événement a également accueilli la conférencière principale, le professeur Rosemarie Belle Antoine, qui a été invitée à aider à identifier les mesures stratégiques nécessaires pour consolider les fondements réglementaires du secteur.
Après avoir mis en place son premier cadre réglementaire pour le cannabis médical en 2018-2019, Antigua-et-Barbuda cherche désormais à affiner son système grâce à des lignes directrices actualisées, élaborées à partir des contributions des parties prenantes. Benjamin a conclu en réaffirmant l’intention de l’administration de développer le secteur « avec prudence, responsabilité et inclusivité ».
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