Evénéments du cannabis

Que va-t-il se passer à l’UNGASS 2016 ?

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“Un monde sans drogues, nous pouvons le faire !” déclarait la Session Extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies (UNGASS, pour United Nations General Assembly Special Session ) en 1998, dernière fois où cet organe de régulation s’est réunie autour des questions de drogue. Parmi les objectifs de cette réunion figurait la réduction, voire l’éradication, de la cocaïne, de l’opium et de la production de cannabis d’ici à 2008.

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Qu’est-ce que l’UNGASS ?

L’UNGASS est une réunion des Etats membres des Nations Unies dont l’objectif est d’évaluer et de débattre des problèmes mondiaux comme la santé, l’égalité homme-femme, ou dans notre cas, les priorités du contrôle mondial de la drogue.

Avec une nouvelle session prévue du 19 au 21 avril 2016 à New York, la création d’un monde sans drogues ne fait plus partie de l’agenda. A la place, les leaders mondiaux et les activistes de toute la planète appellent les Nations Unies à utiliser cette session pour passer d’une guerre globale contre la drogue répressive et prohibitive à une réforme de la justice, des politiques de santé publiques et des initiatives sur les droits de l’Homme.

Pourquoi ce sommet est important ?

Les réunions internationales sur les drogues ne servent généralement qu’à réaffirmer ce qui est déjà prévu par la Convention Unique sur les stupéfiants de 1961 et la Convention sur les substances psychotropes de 1971. Mais 2016 est différente : jamais autant de voix ne se sont élevées contre le traitement mondial actuel des drogues.

En février, l’ancien Secrétaire des Nations Unies Kofi Annan, qui avait mené l’UNGASS de 1998, a déclaré : “nous devons accepter qu’un monde sans drogue est une illusion”, ajoutant qu’il était temps de légaliser et de réguler l’usage personnel des drogues. Côté militants, 225 associations du monde entier ont envoyé une lettre à Barack Obama lui demandant d’insuffler une dynamique audacieuse vers une réforme des conventions internationales qui façonnent aujourd’hui les lois sur les stupéfiants.

Par ailleurs, ces 10 dernières années ont vu nombre de pays repousser un peu plus les conventions des Nations Unies. Le Mexique, et d’autres pays d’Amérique Latine, ont dépénalisé la possession de petites quantités de drogues. 23 Etats Américains ont légalisé le cannabis médical et 4 Etats le cannabis récréatif, alors même que l’Etat fédéral pénalise toujours sa possession et sa consommation. Le Canada est en voie de le faire et serait le premier pays du G7 à légaliser le cannabis. L’Uruguay a déjà franchi le pays et a légalisé un marché du cannabis contrôlé par l’Etat.

L’UNGASS 2016 sera donc une réelle opportunité pour mettre un terme à une guerre contre la drogue qui ne s’est pas franchement révélée efficace, et à prioriser la santé, les droits humains et la sécurité.

Qu’est-ce que ça va changer dans ma vie ?

Les conventions des Nations Unies donnent un cadre aux politiques nationales. Lorsque la Suisse a voulu régler ses problèmes de drogues dans les années 1990 en fournissant de l’héroïne aux malades, en mettant en place des salles de shoot et en offrant des traitements, le pays a vu le nombre de consommateurs diminuer, les morts liées aux drogues réduire de moitié et les infections au VIH baisser de 90% en 10 ans. Plutôt que de louer ce succès, les Nations Unies ont accusé la Suisse de trafic de drogue et d’incitation à la consommation.

Le message envoyé par les Nations Unies peut donc refroidir certains pays à essayer des politiques de régulation de la drogue qui sortiraient du cadre fixé lors de ces conventions. Il est à peu près établi que la tolérance zéro et la prohibition des drogues n’ont fait qu’aggraver les problèmes. Il existe certainement de meilleurs moyens pour aborder le problème des drogues en général et du cannabis en particulier. L’ouverture de ces politiques au niveau international pourrait donner à certains pays l’envie d’essayer.

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