Cannabis en France

Grand oral de l’élection présidentielle au CNAM : les points de vue sur le cannabis

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Mercredi 1er mars se tenait au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) le grand oral de l’élection présidentielle, avec le soutien du Think & Do Tank FAAAT, et le partenariat de 20 Minutes. Les six candidats à l’élection avaient été invités à venir présenter leur programme sur la problématique : “Drogues, sexualités, quelles innovations politiques pour construire la société française de 2030”. Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen n’ont pas répondu présent. Les autres candidats se sont faits représenter par le responsable de la thématique dans leur équipe, ce qui a l’avantage d’avoir une personne (le plus souvent) compétente en face, et l’inconvénient de ne pas avoir la parole directe du candidat.

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Pour Emmanuel Macron, Jean-Marc Borello

Jean-Marc Borello est le président du groupe SOS, une organisation française spécialisée dans l’action sociale, et notamment le développement des dispositifs d’aide et soin aux usagers de drogue, et un des neuf délégués nationaux du mouvement En Marche. C’est peu dire qu’il connaît son sujet, dont le cannabis, et tous les enjeux afférents. Pour plus d’infos sur lui, voici un portrait de Libé.

La position d’Emmanuel Macron sur le cannabis est la suivante : il inscrit dans son programme la contraventionnalisation, une forme de dépénalisation, pour éviter les procédures judiciaires coûteuses et inutiles. Son porte-parole trouve nécessaire l’organisation d’une table ronde nationale sur le sujet du cannabis, pour recueillir l’avis des Français sur le sujet, en rappelant qu’il est toujours difficile de faire évoluer un pays contre son gré.

Pour M. Borello, l’abandon de la criminalisation du cannabis arrivera assez rapidement si M. Macron est élu, sans plus de précision sur la méthode et sur l’issue.

Concernant la politique publique des drogues, il veut une politique de réduction des risques plus ambitieuse. Peu de détails cependant sur le comment.

Pour Benoît Hamon, Catherine Lemorton

Catherine Lemorton est députée de Haute-Garonne et présidente de la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Pharmacienne de formation, elle connaît le sujet du cannabis par cœur. Ses opinions sont partagée par Benoît Hamon.

Mme Lemorton a commencé par rappeler qu’une société sans drogues n’existe pas, et que les addictions peuvent être multiples, à la fois à des produits mais aussi à des situations.

Dans ses termes, la loi de 1970 qui régit aujourd’hui l’interdiction du cannabis, était une loi pénalisante qui avait été votée après mai 1968, le cannabis étant accusé d’avoir fait monter les jeunes sur les barricades parisiennes. Rester dans cet état serait irresponsable. Il faut notamment pouvoir faire de la santé publique autour du cannabis et en parler ouvertement, chose aujourd’hui impossible en raison de cette loi.

La position de Benoît Hamon sur le cannabis est donc la légalisation, pour assécher la vente illicite de cannabis, avec un contrôle de la culture et de la vente, et de la prévention autour du cannabis. L’argent utilisé aujourd’hui dans la répression irait sur la prévention.

Mme Lemorton a insisté sur l’importance de créer un modèle français du cannabis, qui reste encore à imaginer.

Interrogée hors-micro par Farid Ghehiouèche, elle a expliqué que le cannabis médical devait être laissé à l’industrie pharmaceutique et a montré un intérêt pour les Cannabis Social Clubs, pour peu qu’il y ait des contrôles sur la qualité et la quantité des produits.

Pour François Fillon, Caroline Cayeux

Caroline Cayeux est sénatrice-maire de Beauvais. On sort ici un peu de notre réserve, mais on avait clairement Nancy Reagan en face de nous (pour plus d’infos, voir ici). Elle remplaçait au pied levé Bernard Debré qui devait initialement représenter M. Fillon.

Mme Cayeux a rappelé l’importance de la protection de la famille, tout en soulignant que “la liberté est au cœur de la campagne de François Fillon”.

Elle a dressé un parallèle improbable entre la position de François Fillon contre la dépénalisation du cannabis et les 320 overdoses dues au cannabis en 2016 et la consommation de drogues plus dures. Une position discutée avec des experts, des médecins et des familles selon la représentante de M. Fillon. On suppute que M. Debré ait une oreille attentive aux propos de M. Costentin.

De manière générale, Mme Cayeux a expliqué que M. Fillon était pour un refus total des innovations en sexualité et en drogues, pour une protection accrue de la santé.

Elle se dit néanmoins favorable à un débat et à l’ouverture d’assises nationales sur le sujet de cannabis.

Pour Jean-Luc Mélenchon, Riva Gherchanoc

Mme Riva Gherchanoc est maire adjointe de Montreuil et travaille globalement sur les problématiques santé de la ville.

On va la faire courte car l’avis de M. Mélenchon sur le cannabis est déjà connu et expliqué dans son programme. M. Mélenchon est pour la légalisation du cannabis, avec un encadrement de la consommation et de la production, des contrôles sur la qualité et la quantité. Les bénéfices seront réinvestis dans la prévention et la lutte contre les addictions.

Vous pouvez retrouver le débrief de 20 Minutes ici qui aborde également les autres aspects abordés lors de ce grand oral.

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