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Maroc : Les États-Unis s’intéressent (déjà) à la légalisation du “kif”

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Le Maroc n’a pas encore légalisé le cannabis thérapeutique que les Américains s’y intéressent déjà. Deux groupes industriels ont ainsi fait le déplacement dans le nord du pays, rapporte le site d’information marocain Le360. Les deux représentants de ces entreprises américaines venaient pour rencontrer les producteurs du cannabis, mais aussi la société civile. Pour l’instant, on ne connaît pas l’identité de ces entreprises présents dans le royaume chérifien.

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Leur visite ne doit rien au hasard. Il y a tout juste une semaine, le gouvernement marocain enregistrait un projet de loi en vue de légaliser le cannabis médical. Le Parlement doit encore voter, avant qu’il n’entre en vigueur. Et même si les responsables politiques du parti au pouvoir, le PJD (islamiste et conservateur), s’écharpent, les Américains – eux – prennent de l’avance.

Objectif : être présent dans le nord du pays. Depuis des décennies, le Rif est un haut-lieu de la culture du “kif”, le nom du cannabis en arabe marocain. Et cette région montagneuse pourrait être concernée au premier chef par une éventuelle légalisation du cannabis thérapeutique. “Ce programme intégré ciblera 98 communes rurales [du nord] relevant des provinces concernées par la culture du cannabis et dont la population atteint un million d’habitants”, annonce le chef de l’Agence pour la promotion et le développement du Nord à l’agence de presse MAP.

Les États-Unis intéressés de longue date par le “kif”

Ce n’est pas la première fois que les Américains s’intéressent au “kif”. En 2017, un rapport très officiel du Département d’État, l’équivalent du ministère des Affaires étrangères, évaluait le poids considérable du cannabis marocain. “Le Maroc est le plus important producteur et exportateur de cannabis au monde”, résume simplement le gouvernement américain. Chiffres à l’appui : “En 2015-2016, le Maroc a produit 700 tonnes de cannabis, ce qui équivaut à 23 % de son Produit intérieur brut (PIB).” Et ce, même si le pays interdit officiellement le cannabis depuis 1956.

Aussi, le Maroc et les États-Unis sont alliés de longue date depuis l’indépendance américaine. En 1777, le sultan Mohammed III est le tout premier chef d’État à reconnaître l’indépendance américaine, vis-à-vis de l’Angleterre. Une alliance américano-marocaine qui se poursuit lorsque, en 2004, le royaume est considéré comme un “allié majeur” par Washington.

Aux États-Unis, le cannabis médical est autorisé dans 35 des 50 États. Maintenant que le gouvernement marocain s’apprête à légaliser la production à objectif thérapeutique, nul doute que les industriels américains veulent acheter le millénaire “kif”. D’après les historiens, le Rif en produirait depuis le XVème siècle.

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