Cannabis au Mexique

Les organisations civiles mexicaines soutiennent la proposition du président sur la dépénalisation des drogues

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Après l’annonce, par le président élu et ses futurs fonctionnaires, d’une éventuelle politique de dépénalisation comme instrument de la pacification du pays, une centaine d’organisations civiles, académiques et entrepreneuriales ont annoncé leur soutien au président. Il semble qu’un tournant progressiste s’empare du Mexique, pays miné par le narcotrafic, devant l’échec des politiques actuelles des drogues et l’ampleur de l’impact négatif du crime organisé sur le développement de la jeunesse.

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Réguler les drogues

L’organisation Semáforo Delictivo a proposé au gouvernement, non seulement de légaliser et réguler l’usage récréatif du cannabis, mais également la culture du pavot à des fins médicales. Le directeur de l’organisation, Santiago Roel, cite en guise d’exemple le cas de la Turquie, qui a légalisé la production de cannabis pour lutter contre la production illégale avec succès. Il ajoute que sans régulation des drogues, la pacification est impossible.

Dans une conférence de presse il a affirmé : « si nous régulons les drogues, ce sera le premier pas, pas le dernier, il y aura beaucoup d’autres choses à faire, mais ce sera le premier pas. Nous pensons qu’aucune drogue ne doit être aux mains des mafias, la pire des politiques en ce sens est le prohibitionnisme qui conduit au bain de sang et à la corruption extrême ». Selon lui, la régulation permettrait de réduire de 80% les homicides liés au crime organisé tout en bénéficiant économiquement aux producteurs.

Le directeur général de Imjuve (Institut Mexicain de la Jeunesse), Máximo Quintana Haddad, s’est également prononcé en faveur de la légalisation du cannabis à des fins récréatives. Il a déclaré « voir d’un bon œil » la proposition de Olga Sanchez Cordero concernant la dépénalisation des drogues et vouloir faire de l’Institut une institution progressiste.

Inclure la jeunesse dans le dialogue

Selon Máximo Quintana Haddad, il est nécessaire de changer d’approche concernant les drogues et la jeunesse et de substituer à la prohibition des méthodes de prévention qui respectent les droits de chacun. Il considère également qu’il est temps d’en finir avec la stigmatisation des jeunes qui consomment du cannabis et appelle à cesser le discours de haine contre les consommateurs. La décriminalisation permettrait, dans cette perspective de séparer le grain de l’ivraie en différenciant consommateurs et trafiquants.

La jeunesse étant la principale intéressée par la consommation de drogue et la tentation du crime organisé ainsi que la tranche de la population la plus touchée par les violences du pays, le directeur de Imjuve propose de l’inclure dans le dialogue politique : « nous pensons que la jeunesse doit faire partie de cette discussion ». Il espère repolitiser une jeunesse désabusée qui demande à et doit être écoutée : « Les jeunes personnes doivent conserver leur vitalité participative, particulièrement dans ces thèmes qui sont si proches de leur réalité comme la légalisation du cannabis. Ils ne doivent pas seulement discuter mais aussi créer et exiger des espaces de discussion sérieux sur le sujet ».

Il a tenu ce discours dans le cadre de Iniciativa Joven-Es por Mexico, un projet national pour les jeunes de 18 à 29 ans qui leur permet de présenter des propositions de loi aux législateurs. « L’initiative Jeune(s) pour le Mexique » est un projet conjoint entre la Comission de la Jeunesse de la chambre des députés et l’Institut Fédéral Electoral qui vise à promouvoir la participation des jeunes à la vie politique. L’institut Imjuve soutient le projet et encourage les jeunes à débattre sur les thèmes d’actualités tels que la dépénalisation des drogues.

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