Cannabis dans l'espace

Peut-on fumer de la weed dans l’espace ?

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Imaginez la scène. Bien au chaud dans la Station Spatiale Internationale, Thomas Pesquet se roule un petit buzz et commence à faire des ronds de fumée. Des petits hommes verts commencent à frapper au carreau et demandent à faire tourner le oinj. Science-Fiction ? Complètement. Mais la question est posée. Peut-on fumer du cannabis dans l’espace ?

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Outre le fait que cela nécessiterait une légère combustion dans une boite de conserve à taille humaine perchée en orbite à 400 kilomètres, ou un bon vaporisateur, cela semble difficile. Des chercheurs de l’Université de Californie indiquent que les rayons cosmiques traversant l’espace pourraient tout simplement annihiler les effets psychoactifs du cannabis. Dans une optique d’une future conquête de l’espace par l’être l’humain, le joint spatial serait un fantasme utopique.

Des scientifiques américains et hongrois ont montré que le système endocannabinoïde pourrait être perturbé par les protons chargés en énergie qui composent les rayons cosmiques. On voit difficilement un cosmonaute péter son joint mais selon Bruce Goldman “cette question pourrait avoir de l’importance dans les 50 années à venir”. Une recherche menée par le Professeur Sang-Hun Lee de l’université de Californie explique la manière dont les voyages dans l’espace affectent le cerveau, et comment les hommes font pour rester en bonne santé sans cycle solaire. “Avant d’envoyer des humains en mission longue durée dans l’espace, nous devons connaitre les risques à long terme d’une exposition au rayons cosmiques”.

Les rayons cosmiques composés de protons hautement chargés en énergie émis par le Soleil sont déviés en grande quantité par la Terre et son atmosphère. Cette protection n’existe pas dans l’espace. Dans cette étude, les chercheurs s’attardent sur l’effet de ces protons sur l’hippocampe, la partie du cerveau où se concentrent la mémoire et la notion d’espace.

Ils ont notamment constaté que le rayonnement cosmique interfère avec le fonctionnement des récepteurs endocannabinoïdes. Lors d’expériences menées sur les souris, les chercheurs ont trouvé que les protons chargés en énergie influent sur le système nerveux. Chez une souris irradiée, les récepteurs CB1 relâchent énormément d’acide y-aminobutyrique appelé GABA. Ces GABA sont des neurotransmetteurs qui font diminuer le taux de 2 AG, l’endocannabinoide naturel en partie responsable de l’homéostasie (la régulation des fonctions essentielles du corps humain).

Pour faire simple : les rayons cosmiques perturbent le système endocannabinoïde et péteraient les effets psychoactifs du THC.

Les chercheurs se sont également aperçus, via une batterie de test, que la structure neuronale des souris était alors modifiée. Les capacités de découvertes et de résolutions des problèmes étaient nettement diminuée. La perturbation de l’hippocampe des souris a continué plusieurs mois après la fin de l’irradiation.

Fumer de l’herbe dans ces conditions serait donc tout simplement du gâchis. La NASA travaille en revanche sur des boucliers anti-rayons cosmiques, qui pourraient donc permettre l’assimilation du THC par le corps humain, même dans l’espace.

Pour le moment interdiction totale de fumer à bord de l’ISS donc.

Cette recherche hautement important a été publiée dans Brain Structure and Function.

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