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Étude : aucun lien entre cannabis et maladie cardio-vasculaire

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Une étude américaine vient de renvoyer dans les cordes une croyance répandue. Elle n’a en effet pas trouvé de lien entre consommation de cannabis et apparition de maladies cardio-vasculaires, liées au cœur et vaisseaux sanguins. Cette large enquête, réalisée auprès de plus de 56 000 adultes américains, a été publiée par la revue Cureus Journal of Medical Science.

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“Bien que la littérature scientifique a prouvé dans le passé que le cannabis a un impact négatif sur la santé cardio-vasculaire, notre étude montre que la consommation de cannabis n’a pas de rapport avec la fréquence de maladies cardio-vasculaires”, notent les six auteurs de cette étude. Afin d’éclairer le débat scientifique, ils soulignent “le besoin de recherches plus approfondies sur ce lien” entre cannabis et maladies du cœur.

Pour obtenir ce résultat, les scientifiques ont analysé la gigantesque base de données de santé américaine. Intitulé Behavioral Risk Factor Surveillance System (BRFSS), ce fichier comprend toutes les données de santé des Américains. Il est orchestré par les Centers for Disease Control and Prevention, soit l’équivalent de Santé Publique France dans l’Hexagone. 

Les scientifiques ont pris en compte uniquement les patients âgés de plus de 18 ans, ayant renseigné les informations concernant leur usage de cannabis et les maladies cardio-vasculaires. Les chercheurs précisent également : “L’âge, le genre, l’ethnicité, l’indice de masse corporelle, le revenu, l’exercice, la consommation de tabac et alcool, et la dépression ont tous été comptabilisés comme de potentiels variables de confusion.”

Responsable de 0,8 % des infarctus

Cette nouvelle étude va à l’encontre d’autres enquêtes ayant mis en relation cannabis et maladies cardio-vasculaires. C’est le cas, en 2014, d’une étude menée par une docteure française. Émilie Jouanjus, docteure en pharmacologie au CHU de Toulouse, affirmait auprès du Journal du Dimanche : “En passant en revue les dossiers de 200 patients hospitalisés à Toulouse entre 2004 et 2007, j’ai été frappée par la survenue d’infarctus ou d’accidents cardio-vasculaires chez des hommes jeunes, entre 22 et 26 ans, sans autre facteur de risque particulier en dehors de la consommation de cannabis.”

Mais cette étude pose un biais méthodologie majeur : l’échantillon utilisé est composé uniquement de jeunes hospitalisés. Ceux-ci sont donc déjà en mauvaise santé. D’ailleurs, Emilie Jouanjus nuançait sa recherche : “Cette étude ne permet pas de dire que fumer du cannabis accroît le risque cardio-vasculaire par rapport à la seule cigarette, mais d’autres le montrent.”

Effectivement, l’étude de la docteure Jouanjus n’était pas la seule. En 2011, une autre étude américaine publiée dans la prestigieuse revue britannique The Lancet  allait dans son sens. Elle affirmait que le cannabis pourrait être responsable de 0,8 % des infarctus non-mortels. Mais ce taux – peu élevé – est plus faible que l’exposition à la pollution (7 % des cas d’infarctus) ou bien la consommation de café (5 %).

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