Cannabis médical

Conférence sur le cannabis médical au Parlement Européen : l’Irlande prend le devant de la scène

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Mercredi dernier se tenait au Parlement Européen une conférence sur le cannabis médical, à l’initiative du GUE/NGL (European United Left-Nordic Green Left), un groupe politique du Parlement positionné à gauche. L’événement consistait en deux panels de 14 intervenants, avec des représentants de 11 pays. Bien que cette réunion s’annonçait déjà comme historique, aucun représentant officiel français n’était présent à notre connaissance, malgré l’intervention de Bertrand Rambaud, fondateur de l’UFCM.

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En revanche, l’Irlande, qui devrait légaliser le cannabis médical à la mi-avril 2017, a pris le devant de la scène. Un des intervenants a rappelé la longue relation que l’Irlande entretient avec le cannabis médical. Graham de Barra, directeur de l’organisation Help Not Harm a rappelé qu’un docteur irlandais, William Brooke O’Shaughnessy, a été le premier dans les années 1850 à publier des articles scientifiques sur le cannabis dans la médecine occidentale. “Aujourd’hui, l’Irlande reste un incubateur pour la recherche sur les cannabinoïdes” a expliqué de Barra. “Cependant, le cannabis médical est actuellement prohibé par les lois pénales”.

Le besoin urgent de régulation à l’échelle des pays ou de l’Europe a été souligné par chacun des intervenants. Le manque de recherche à grande échelle et de formation pour les médecins a également été mis en lumière. Pour de Barra, l’objectif premier des politiques de régulation devrait être “de fournir des soins de santé adéquats aux patients, une assurance de qualité, et d’investir dans des essais cliniques”.

La plupart des intervenants s’est concentré sur les besoins des patients et les résultats, parfois incroyables, des traitements à base de cannabis, mais également sur les effets bénéfiques sur l’économie.

Dominique Lossignol, un cancérologue belge et spécialiste du traitement de la douleur, a expliqué que la majorité de ses collègue pense encore que le cannabis est une “drogue de rasta. Ils pensent que c’est pour le reggae”. Il a souligné que même si le cannabis ne fonctionnait pas pour tous les patients, “si ça marche pour quelqu’un, nous avons l’obligation de le donner au patient”.

Côté économique, Saul Kaye, un pharmacien israélien et militant, a décrit la manière dont son pays bénéficie du programme de cannabis médical, le plus vieux au monde. S’adressant aux potentiels législateurs dans la salle, il a expliqué : “ce n’est plus une question de savoir si, mais quand et comment. Chaque décision que vous prendrez aura une implication dans la chaîne de valeur que vous pouvez créer. C’est une industrie qui explose partout dans le monde, une industrie qui va faire beaucoup d’argent. Ce à quoi vous devez réfléchir est si vous voulez faire partie de cette initiative ou si vous voulez la bloquer”.

Témoignage poignant, celui de Vera Twomey, la mère de la petite Ava souffrant du syndrome de Dravet, et qui est à l’origine de la légalisation prochaine du cannabis médical en Irlande. Elle a expliqué son parcours médicamenteux, 11 traitements sans succès, un diagnostic pessimiste des médecins sur ses capacités à marcher ou à parler. Jusqu’au traitement à l’huile de CBD issue de la variété Charlotte’s Web et une réduction des crises d’épilepsie de 90% pendant le premier mois.

Que découlera-t-il de cette conférence ? Tout d’abord une demande de Stefan Eck, parlementaire allemand, de légaliser le cannabis médical en Europe, et de rappeler que la prohibition du cannabis est un non-sens tant que l’alcool et la cigarette sont légaux. Egalement, une volonté renforcée des parties prenantes de continuer d’aller de l’avant, de mettre à jour dans chacun de leur pays les lois sur le cannabis médical et sur la recherche sur les cannabinoïdes. Et pour les absents, un peu plus de retard.

La vidéo de la conférence peut se trouver aussi. L’intervention de Bertrand Rambaud commence vers la 53ème minute.

Via Leafly

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