Cannabis en France

Castaner et les recettes de l’Ancien Monde

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Edito. Ça ne pourrait être qu’une fable. C’est néanmoins la réalité. Porté par 50 ans d’échecs à contenir la consommation de stupéfiants en France, Christophe Castaner inaugurait hier le nouvel office de répression des stupéfiants, l’OFAST.

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Habilement renommé pour faire oublier les failles de l’OCRTIS et ses nombreuses malversations autour de François Thierry, qui importait “légalement” plusieurs tonnes de cannabis par an, l’OFAST aura pour mission de lutter “toujours et encore” contre la drogue, sans “fatalisme” ni “défaitisme” mais visiblement pas sans contradictions, le simple fait de reconnaître qu’il faut lutter “encore et toujours” étant déjà un brin fataliste.

Et puisque nous connaissons déjà les résultats du nouveau plan Stup’, il reste intéressant d’analyser les éléments de discours qui accompagnent sa création, en-dehors bien sûr d’un vocabulaire volontairement guerrier (“combat”) et dramatique (“gangréné”, “fléau”, “business de la mort”) :

  • En France, la drogue générerait un chiffre d’affaires de 3,2 milliards d’euros en France. La conclusion ministérielle est donc de laisser ce tribut au marché noir.
  • Changement d’échelle, dans le monde, la drogue tuerait “entre 170 et 200 000 personnes”. Pourtant en France, entre 120 et 130 000 personnes meurent chaque année du tabac et de l’alcool. Cela n’en fait pas moins deux secteurs tout à fait légaux. Le cannabis, par ailleurs, n’a jamais tué personne. Sa prohibition, si.
  • En 2019, le trafic de stupéfiants aurait augmenté de 11% par rapport à 2018. Top. Vachement efficace vos interdictions du coup.
  • Face à tout ça, l’OFAST sera doté de 170 agents, 240 personnels et 11 antennes régionales. Pour contenir un business de plus de 3 milliards ?

Tout au plus, ces éléments de langage manquent de sérieux et de cohérence. Et s’il fallait encore une fois acter l’échec d’une guerre à la drogue qui est davantage une guerre aux consommateurs, l’amende cannabis n’en étant qu’un exemple, nous pourrions mettre en parallèle le nombre d’interpellations pour simple usage face à celles pour trafic. Et acter enfin d’autres possibles.

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