Cannabis au Canada

Le Québec plus frileux sur la légalisation du cannabis que les autres provinces

Publié

le

Au Canada, le cannabis devrait être légalisé le jour de la fête nationale à savoir le 1 juillet 2018, comme l’avait annoncé le premier Ministre du pays Justin Trudeau. Selon un sondage CROP réalisé auprès de plus de 2500 personnes, les Canadiens sont très divisés sur la question de la légalisation du cannabis, notamment les habitants du Québec qui sont les plus frileux sur ce sujet.

PUBLICITE

La légalisation du cannabis : Pour ou contre ?

 

Lorsqu’on jette un œil sur le graphique de la question d’une légalisation du cannabis, on constate que la majorité des canadiens sont favorables, à 54%. Si on exclut la province de Québec, ils sont à 58%. Si on concentre que sur les résultats du Québec on voit que c’est l’opposé, 54% des Québécois sont opposés à une légalisation du cannabis.

Quelles sont les raisons d’une opposition à la légalisation du cannabis au Québec ?

Le président de la CROP, Alain Giguère, reste très étonné par ces résultats mais explique que « cette situation est peut-être liée au fait que les provinces anglaises du Canada sont plus proches des situations présentes aux Etats-Unis, notamment les Etats qui ont légalisé le cannabis. Ils se disent qu’un joint, ce n’est pas si grave que ça ». Si on s’appuie sur le raisonnement du président de la CROP, les provinces canadiennes  anglophones ne sont effectivement pas loin des Etats Américains qui ont légalisé le cannabis, comme l’Oregon, l’Etat de Washington ou encore l’Alaska. Vancouver en Colombie-Britannique est à 2h de route de Seattle et de ses dispensaires de cannabis récréatif. Les habitants du Québec eux, n’ont pas cette proximité. Par ailleurs, Alain Giguère affirme que le Québec a été « bombardé d’informations dans les médias au cours des derniers mois sur les dangers potentiels du cannabis, particulièrement chez les plus jeunes. Cette préoccupation est plus marquée que dans le Canada anglais. »

L’installation de dispensaires et la vente de produits de cannabis

Sans surprise, les Québecois sont défavorables en majorité (58%) à l’installation d’un point de vente de cannabis dans leur quartier, contre 31% favorables. Le Canada hors Québec, y est favorable à 39%. Concernant la vente de produits contenant du cannabis, mêmes résultats : le Québec y est favorable à seulement 27% tandis que les autres provinces du pays le sont à 40%. 

Si on se concentre sur les personnes qui ont voté pour ces installations, on remarque que les Canadiens sont partagés sur les lieux de vente. Un tiers d’entre eux souhaitent que le cannabis soit vendu dans des commerces de boissons alcoolisées. Un autre tiers préfère que le cannabis soit vendu en pharmacie. Pour l’instant, selon le texte de loi prévu, les provinces décideront elles-mêmes de son lieu de distribution.

Les jeunes de 18 à 34 ans plus favorables à une légalisation

Les jeunes sont les plus favorables à ce projet de loi puisque deux tiers des 18-34 ans se disent pour une légalisation du cannabis. 62% disent qu’ils sont peu ou pas du tout inquiets face à cette décision. Ils sont également les plus gros consommateurs : plus de 25% des jeunes ont fumé pendant les 12 derniers mois, les personnes âgées de plus de 55 ans étant à 9%.

Les aspects négatifs d’une légalisation

La légalisation du cannabis inquiète les Canadiens (et surtout les Québécois) pour diverses raisons.

  • Au Québec

  • Au Canada anglophone (Ontario, Colombie-Britannique…) 

Les accidents de la route arrivent en tête des préoccupations des citoyens canadiens sur la prohcaine légalisation du cannabis. Ils craignent une augmentation des accidents dus à l’influence de la substance. 60% des Canadiens l’expriment comme une crainte, et 65% des Québécois. Le résultat n’est pas totalement différent concernant la consommation des mineurs et la banalisation des dangers : les Québécois ont répondu à 61% redouter ces effets négatifs. Ils sont d’ailleurs plus enclins à voir le côté négatif du cannabis que le côté positif et ont déclaré à 27% qu’il n’y a rien de positif dans la décision du projet de loi du gouvernement de Justin Trudeau.

Le président du sondage CROP explique que ces résultats ne changeront rien aux décisions du gouvernement. « Les élections ne sont pas demain matin. Ils vont avoir le temps de s’attaquer à d’autres enjeux. » a t-il déclaré.

Mehdi Bautier

Cliquez pour commenter

Trending

Quitter la version mobile