Cannabis en Californie

Californie : comment s’est passé le premier mois du cannabis légal ?

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La Californie a légalisé le cannabis il y a un peu plus d’un mois. L’Etat américain n’a toujours pas sombré dans les enfers, et l’industrie est plutôt surprise du bon déroulement de la mise en place de la régulation, même si de nombreuses points restent à améliorer.

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“Boy, that escalated quickly”

Alors que les premiers jours ont surtout été marqués par une certaine forme d’excitation à voir un nouveau marché s’ouvrir, et de nombreuses files d’attente devant les dispensaires, les choses se sont depuis calmées. Les entreprises cannabiques ayant réussi à décrocher leur licence avant l’ouverture du marché légal font tout aujourd’hui pour se conformer aux nouvelles règles, alors que les autres se démènent pour accéder au Graal.

“Globalement, nous sommes agréablement surpris, et tout se passe relativement sans problèmes” confirme Alex Traverso, responsable de la communication du Bureau de Contrôle du Cannabis (BCC) californien.

Environ 2000 licences avaient été distribuées fin janvier, aux entreprises de distribution et de testing (800 licences), de culture (700) et de transformation (455).

Licence obligatoire

Beaucoup de petits acteurs ont toutefois été laissés sur le carreau. Le principal frein reste l’attribution des licences locales, nécessaires pour postuler à une licence d’Etat. Toutes les licences distribuées sont aujourd’hui temporaires, et devront être renouvelées 4 mois après leur attribution, avec possibilité d’être transformées en licence annuelle, payante cette fois-ci.

Certains opérateurs de l’industrie tentent de continuer à travailler sans licence. Les équipes du BCC contrôlent régulièrement les établissements suspectés de tricher ou ceux qui ne respecteraient les règles, par exemple en vendant des packagings qui ne seraient pas sécurisés contre une ouverture par des enfants. Mais aucune action répressive n’a pour l’instant été prise. Les agents du BCC tentent plutôt de corriger le tir et d’expliquer comment rejoindre le bon côté de la régulation.

Une demande qui dépasse l’offre

Les dispensaires légaux ont vus aux premiers jours de la régulation une augmentation des visites, jusqu’à 1500 personnes par jour dans le plus grand dispensaire de Californie, le Harborside Health Center d’Oakland, et du panier moyen.

“Nous avons remarqué que pour la plupart, les patients médicaux avaient fait leur stock avant le 1er janvier et ne sont pas encore revenus sur le marché adulte. Mais nous voyons pas mal de gens qui sont de “nouveaux consommateurs”, qui n’ont pas beaucoup, sinon aucune, expérience du cannabis” explique Steve DeAngelo, propriétaire du Harborside. Il note également que ces nouveaux clients achètent de plus petites quantités de cannabis, et des produits moins sophistiqués, comprendre des fleurs séchées plutôt que des concentrés.

L’Etat a aussi vu des pénuries d’edibles, ces aliments ou plats infusés au cannabis, à la fois parce que la demande était forte et que les producteurs d’edibles n’ont pas tous réussi à avoir leur licence à temps.

Autre casse-tête pour les dispensaires : la taxation des ventes qui doit se faire au cas-par-cas. Le taux de taxe dépend en effet du statut du client, médical ou récréatif, et des produits.

Reste que la demande est aujourd’hui supérieure à l’offre, et que les prix des produits augmenteront jusqu’à ce que le nombre de licences décernées équilibre le tout. Une situation temporaire qui servira surtout les dispensaires et l’Etat californien.

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