Moins de Québécois déclarent consommer du cannabis en 2025

La consommation de cannabis chez les Québécois a diminué pour la première fois depuis plusieurs années, selon les données préliminaires de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Les résultats suggèrent que, même si moins de résidents en consomment, le marché légal continue de consolider sa position dans la province.

L’enquête de l’ISQ, menée entre février et juillet 2025 auprès de plus de 15 000 personnes âgées de 15 ans et plus, montre que 16,9 % des Québécois ont déclaré avoir consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois, soit une baisse par rapport aux 18,1 % enregistrés en 2024. Cette baisse touche toutes les tranches d’âge, mais elle est plus prononcée chez les jeunes consommateurs.

En 2024, 21,9 % des 15-20 ans ont déclaré avoir consommé du cannabis. Ce chiffre est tombé à 19,4 % en 2025, ce qui indique un changement clair dans les habitudes de consommation chez les plus jeunes. Les consommateurs réguliers consomment également moins fréquemment : la proportion de consommateurs quotidiens est passée de 17,5 % à 15,9 % d’une année sur l’autre. Cependant, le pourcentage de consommateurs occasionnels, c’est-à-dire ceux qui consomment moins d’une fois par mois, reste stable, à environ 41 %.

Ces tendances pourraient marquer le début d’une stabilisation de la consommation après la légalisation, après plusieurs années de consommation stable ou croissante depuis la légalisation du cannabis au Québec en 2018 et a fortiori au Canada.

La combustion reste la méthode préférée

Malgré la diversification du marché du cannabis, la combustion reste la forme de consommation dominante au Québec. Près de huit consommateurs sur dix ont déclaré avoir fumé du cannabis au cours de l’année écoulée. D’autres méthodes de consommation gagnent du terrain, mais restent secondaires :

• 33 % des répondants ont déclaré avoir consommé du cannabis dans un produit alimentaire
• 28 % l’ont vapoté
• 18 % ont utilisé des gouttes orales
• 15 % l’ont ingéré sous forme de pilules

La popularité croissante des produits comestibles et des formats alternatifs pourrait refléter la normalisation de la consommation de cannabis dans des contextes réglementés, où des formes de dosage discrètes et précises séduisent les consommateurs plus âgés ou plus soucieux de leur santé. Néanmoins, la domination persistante de la combustion font penser que les habitudes de consommation traditionnelles continuent de définir le marché ou que les produits alternatifs ne sont pas assez accessibles. Les extraits sont notamment limités en puissance, à 30% de THC, ce qui exclut la majorité des cartouches à vaper.

L’offre légale domine le marché

L’étude de l’ISQ confirme également que les canaux légaux ont largement supplanté le marché illégal. En 2025, 70 % des consommateurs ont déclaré acheter du cannabis auprès de la Société québécoise du cannabis (SQDC), au moins en partie.

La société d’État reste le seul détaillant légal de cannabis au Québec. Son réseau continue de s’étendre, avec l’ouverture de sept nouvelles succursales au cours de l’exercice 2024-2025. Ces ajouts ont contribué à une augmentation de 12 % des ventes par rapport à l’année précédente, selon le dernier rapport financier de la SQDC publié en juin.

La quantité totale de cannabis vendue a également augmenté, passant de 122,5 tonnes en 2023-2024 à 149,2 tonnes en 2024-2025. Ces chiffres suggèrent que si le nombre de consommateurs est en baisse, la consommation légale par consommation – ou du moins les achats effectués par les canaux officiels – est en hausse.

Les consommateurs qui n’achètent pas via la SQDC continuent de se procurer leur cannabis illégalement, soit en ligne, auprès de connaissances ou auprès de fournisseurs d’autres provinces. Néanmoins, la part décroissante du marché illicite indique un écosystème légal en pleine maturation qui répond de plus en plus aux attentes des Québécois en termes d’accessibilité et de qualité.

À l’approche du septième anniversaire de la légalisation, le Québec semble entrer dans une nouvelle phase, où la consommation responsable, la réglementation et la confiance des consommateurs l’emportent sur la nouveauté et l’expérimentation.