Cannabis en France

Amende pour les consommateurs de cannabis : les réactions

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Alors que le rapport sur la contraventionnalisation du cannabis en France doit être publié officiellement aujourd’hui, de nombreux éléments sont déjà sortis dans la presse, suscitant diverses réactions.

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Les rapporteurs du projet

Même si Messieurs Poulliat (LREM) et Reda (LR) proposent chacun une solution différente, leur rapport tourne autour de la mise en place d’une amende pour possession ou consommation de cannabis. Évacuant les sujets du cannabis thérapeutique, de santé publique ou de lutte contre le trafic, l’amende ne s’intéresse qu’à la pénalisation financière du consommateur.

Pourtant, Robin Reda se retrouve dans une position plus audacieuse que celle d’Eric Poulliat, à savoir une quasi-dépénalisation. Son amende reste bien dans le champ pénal, mais supprime les peines de prison, alors que le Marcheur Poulliat s’en tient à une solution difficilement réaliste dans les faits. NORML France l’explique particulièrement bien, tout comme Yann Bisiou, maître de conférence en droit privé et sciences criminelles.

Par ailleurs, Robin Reda s’est déjà placé au-delà d’une dépénalisation, avec une volonté d’aller vers l’autorisation factuelle du cannabis thérapeutique lors de cette interview sur BFM. Les Républicains seront-ils plus réformistes que les réformistes ? Courageux en tout cas.

Christophe Castaner a toutefois bien résumé le rapport sur la contrav’ : la répression ne fonctionne pas, gardons-la quand même.

Les contre le projet d’amende

Beaucoup de réactions se sont élevées contre le projet d’amende, dénonçant globalement le manque de courage politique de cette réforme.

Côté professionnels de santé, le professeur Amine Benyamina, président de la Fédération française d’addictologie, explique au Parisien que “cela ne va rien changer”, idée confortée par l’avis du pneumologue Bertrand Dautzenberg dans le même article. Idem pour Alexandre Baguet, addictologue au CHU de Rouen, Michel Reynaud, addictologue et psychiatre, Jean-Pierre Couteron, addictologue, Renaud Colson, maître de conférences en droit à l’Université de Nantes, ou encore Roselyne Bachelot, ex-ministre de la Santé, dans l’émission La République LCI d ‘aujourd’hui (lien en replay pas encore disponible).

Le Syndicat de la magistrature, en deuxième ligne sur ce projet, demande aussi à aller plus loin (thread à dérouler ci-dessous).

Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, réitère la position de la France Insoumise, à savoir la régulation du cannabis par l’Etat.

Les “ni-ni”

Certains politiques s’en tiennent à la ligne Maginot du cannabis, à savoir qu’il ne faut pas dépénaliser, l’interdit protégeant davantage qu’une régulation.

https://twitter.com/manuelvalls/status/955055610017517568

Les seuls contents

Les seuls représentants qui cooptent le projet de réforme et d’amende sont finalement les forces de l’ordre, pour qui le rapport a été écrit. A la fois le Syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI), Alliance et Synergie sont globalement sur la même ligne.

On lit pourtant dans le rapport que l’économie en termes de temps voulue par la contraventionnalisation est difficilement mesurable et que la mise d’une amende sera compliquée dans les “quartiers”.

Et les consommateurs de cannabis ?

Les consommateurs adultes ne sont pas (ou très peu) interrogés. Ils sont pourtant 1,5 millions à fumer chaque semaine, mais ne sont pas représentés nommément, si ce n’est par le CIRC qui a pu faire une interview ce matin sur Sud Radio.

Et ce sera peut-être l’enjeu de ce rapport après sa sortie : lancer un grand débat national autour de la politique de régulation du cannabis par l’Etat, avec une place accordée aux premiers concernés, les consommateurs en faisant un usage adulte et responsable. Comme le rappelle Robin Reda, “la société est plus en avance que la classe politique, qui est en décalage sur la question des drogues”.

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