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Un policier devant le tribunal pour consommation de cannabis et incitation

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Ce n’est pas un profil habituel, pour un tribunal correctionnel. Un ancien policier comparaît ce jour à Pontoise, pour avoir fumé du cannabis dans une vidéo YouTube de Noman Hosni vue par près de 400 000 personnes, avant sa suppression. Julien* était alors membre de la Police nationale. Dans la vidéo, son visage est flouté, sa voix est modifiée, mais il porte son uniforme. Une provocation qui lui a valu d’être révoqué par sa hiérarchie.

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Parallèlement à cette sanction administrative, Julien est poursuivi par le parquet de Pontoise. Peine encourue : cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende pour incitation à l’usage, et un an d’emprisonnement, 3500 euros d’amende pour usage de stupéfiants. “A l’heure où je vous parle, il est au chômage, il est à la charge de ses parents qui l’hébergent. La révocation de la police est suffisamment grave pour qu’on n’alourdisse pas sa situation pénale”, demande Bruno Illouz, son avocat.

Cette poursuite judiciaire est aussi vue comme abusive, pour Bénédicte Desforges, membre fondatrice de Police Contre la Prohibition (PCP), collectif de policiers pour la légalisation du cannabis. “C’est une affaire très emblématique parce que c’est un flic. Il dit : ‘Je suis un bon flic, je fume du cannabis, et j’apporte une réflexion sur la consommation de cannabis’. C’est un geste fort, ça n’aurait pas eu le même effet s’il ne portait pas son uniforme. C’était courageux !”

“Porte atteinte au renom de la police nationale”

“En tant que policier, on est confrontés au problème des stupéfiants. J’essaie de le faire avec discernement, de le faire bien. Il ne faut pas oublier que l’on est dans un pays où ce n’est pas légal de fumer, donc il faut être en adéquation avec les lois de notre pays”, estime Julien dans la vidéo. Mais la police elle, considère qu’en portant son uniforme, l’ancien gardien de la paix “porte atteinte au crédit et au renom de la Police nationale“. Selon nos informations, sa hiérarchie a employé ces mots lors de la révocation, après neuf ans passés dans la police.

Et cet uniforme pourrait aussi peser lourd, devant le tribunal. “Sur un réseau social, il s’identifie comme une personne dépositaire de l’autorité publique, mais derrière il commet un délit d’usage de stupéfiants, puni d’une peine de prison. Il ne grille pas un feu rouge ! L’atteinte elle est là. L’uniforme c’est l’image de l’institution, le renom”, appuie Yann Bastière, délégué national du syndicat Unité SGP Police FO.

Julien ne pourra pas assister à l’audience du tribunal, ce jeudi. Depuis sa révocation, il est rentré à La Réunion, où vivent ses parents. “C’est son choix, explique son avocat. Il a décidé de ne pas se rendre au tribunal, compte tenu des frais engendrés par un billet d’avion et un hébergement, mais aussi de la situation sanitaire.” Bruno Illouz plaidera donc à la place de son client. Début de l’audience à 13 heures 30.

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