Cannabis au Canada

Une pétition demande à Ottawa d’autoriser des edibles plus puissants

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Les militants canadiens du cannabis, sous la houlette de NORML Canada, exhortent le gouvernement fédéral à reconsidérer et à relever sensiblement la limite actuelle de 10 milligrammes de THC par edible, les produits comestibles infusés au cannabis.

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Une pétition, soutenue par le Bureau de la concurrence du Canada et l’Ontario Cannabis Store, vise à porter la limite de THC à 100 milligrammes par conditionnement pour que les entreprises du cannabis puissent concurrencer efficacement le marché illicite.

Le contexte réglementaire des edibles au Canada

Le parcours du Canada vers la légalisation du cannabis a commencé en 2018, avec l’autorisation de la vente au détail d’extraits de cannabis et de produits comestibles en 2019. Des réglementations strictes ont été imposées sur la puissance des edibles, plafonnant la teneur en THC à 10 milligrammes par conditionnement. À titre de comparaison, la Californie, l’un des principaux marchés réglementés des États-Unis, autorise jusqu’à 100 milligrammes de THC par emballage. La demande de révision de ces limites découle de la crainte que les réglementations restrictives n’orientent les consommateurs vers des opérateurs illégaux.

Jennawae Cavion, directrice exécutive de NORML Canada, soutient que la limite actuelle de THC sur les edibles crée un désavantage important pour les entreprises licenciées. Dans une interview accordée au National Post, Jennawae Cavion souligne qu’en raison de la faible puissance des edibles, il est difficile pour les détaillants légaux de rivaliser avec les opérateurs illicites.

La pétition visant à relever les limites de THC gagne en crédibilité grâce à l’appui d’organisations réputées telles que le Bureau de la concurrence du Canada et l’Ontario Cannabis Store. Ces deux entités ont exhorté Santé Canada à reconsidérer les limites actuelles de THC. Le Bureau de la concurrence note spécifiquement qu’il n’est peut-être pas nécessaire de restreindre les niveaux de THC pour atteindre les objectifs du gouvernement, en soulignant la nécessité de maintenir un environnement commercial compétitif.

Des opinions divergentes

Un groupe d’experts indépendants, créé en 2022, a récemment publié son premier rapport. Ce rapport fait état d’opinions divergentes sur le plafond de THC, certains s’étant prononcés contre des changements à grande échelle peu après la mise en œuvre de la réglementation. Les critiques soutiennent que la limite de 10 milligrammes a été fixée pour éviter la surconsommation par des utilisateurs inexpérimentés.

Michael DeVillaer, professeur adjoint au département de psychiatrie et de neurosciences comportementales de l’Université McMaster, s’inquiète des risques potentiels pour la santé publique associés à l’augmentation des limites de THC. Il exhorte les pétitionnaires à fournir des études de marché démontrant une forte demande de la part des consommateurs pour de tels produits.

Patrick Weiler, le député libéral qui parraine la pétition, insiste sur la nécessité de répondre à la demande des consommateurs pour des limites de THC plus élevées. Il estime que l’augmentation du plafond de THC encouragera les consommateurs à choisir des sources réglementées plutôt que le marché illicite, tout en réduisant les emballages excessifs et en maintenant le succès de la légalisation du cannabis au Canada.

En 2022, des entreprises canadiennes avaient déjà appelé le gouvernement à augmenter la limite à 100mg de THC par emballage, sans succès.

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