Cannabis en Europe

Macédoine, Jersey, Grèce… Futures pépites du cannabis européen ?

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L’Europe n’est pas un bloc uniforme où toutes les législations sur le cannabis seraient alignées. Si les Pays-Bas fournissent depuis longtemps l’Europe en cannabis médical, l’Allemagne a pris de l’avance sur les autres pays, en important en premier lieu du cannabis canadien, puis en initiant sa production nationale. La mise en place de cette dernière prend son temps mais deviendra très certainement un modèle pour l’Europe une fois finalisée, au moins dans la qualité d’exécution de ses infrastructures et des produits finis.

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Le Portugal et le Danemark constituent aujourd’hui en outre des terres d’investissement canadiens. Le Portugal proposera dès la fin 2020 des produits GMP au marché européen et le Danemark, malgré quelques retards, se place aussi sur le créneau, avec Canopy Growth, Aphria et Aurora en embuscade.

Les pays les plus enclins à accueillir les investissements ne sont toutefois peut-être pas ceux-là. Par exemple, la Macédoine.

Le pays a légalisé le cannabis médical en 2016. Seules quatre maladies sont éligibles à un traitement au cannabis : le cancer, l’épilepsie, le VIH/SIDA et la sclérose en plaques. Les traitements sont prescrits par un médecin, tandis que les produits contenant moins de 0,2% de THC sont largement disponibles dans les pharmacies.

Le pays, qui compte moins de 2 millions d’habitants, a néanmoins déjà licencié 24 producteurs, avec 20 autres en attente, avec le soutien complet du gouvernement qui y voit une opportunité économique. Le ministre de la Santé, Venko Filipche, a déclaré : “Si nous voulons booster l’économie en Macédoine du Nord, le cannabis est le moyen de la stimuler”.

Et les investissements étrangers sont plus que bienvenus. Le revenu moyen des habitants tourne en effet autour de 1000€ par mois, alors que le coût de l’installation d’une usine GMP va généralement de 500K à 1 million d’euros, en plus de décrocher la licence de production.

Il reste toutefois un dernier blocage : les producteurs ne peuvent pour l’instant exporter que des huiles, et pas des fleurs. Le pays manquant cruellement de capacités d’extraction, les fleurs sont stockées, avec le risque qu’elles se retrouvent sur le marché noir albanais, voisin proche et pépinière de l’Europe en matière de cannabis.

La Grèce a adopté le même positionnement sur le cannabis médical. Le ministre du Développement grec a déclaré que le gouvernement “souhaitait une croissance économique” pour le secteur du cannabis. 29 producteurs ont d’ores et déjà décroché leur licence, et sont actuellement en cours de recevoir leurs permis de construire, s’ils n’ont pas déjà commencé à travailler sur leurs infrastructures GMP. Les premières plantes seront probablement mises en terre au deuxième semestre 2020. Plus de 60 demandes de licences sont encore en cours d’étude.

Côté CBD, la Grèce est déjà largement plus souple que ses voisins. Elle autorise en effet la culture de variétés de chanvre hors-catalogue, à destination de la production de fleurs fortement dosées en CBD, en extérieur ou en intérieur. Les seules contraintes sont de demander une licence au gouvernement et de garder toute trace de ses ventes pendant 3 ans pour d’éventuels contrôles. Des négociations sont par ailleurs en cours pour élever les taux limite de THC dans le chanvre, à au moins 0,3% et avec un taux de tolérance à 0,8% pour les plantes en champ.

Quant à Jersey, outre qu’elle est déjà un territoire attractif pour les capitaux, l’île pourrait devancer la compétition européenne par sa législation à part sur le CBD. La loi y autorise en effet un rapport de 3% de THC par rapport CBD, ce qui signifie qu’un produit contenant 50% de CBD peut légalement contenir jusqu’à 1,5% de THC.

Les chanvriers de l’île peuvent ainsi extraire et vendre légalement de l’huile à spectre complet, dont ils peuvent retirer le THC pour commercialiser de l’huile à large spectre au Royaume-Uni et au-delà.

L’île devrait également accorder ses premières licences pour du cannabis médical au premier semestre de cette année, avec un intérêt fort d’investisseurs nord-américains.

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