Cannabis au Mexique

L’ex-président mexicain admet que la guerre à la drogue était “impossible à gagner”

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Au plus fort de la guerre lancée par le Mexique contre les cartels, son architecte en chef a admis en privé qu’elle était “impossible à gagner” et que la légalisation de la drogue était la seule issue, a appris VICE News.

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Felipe Calderón, l’ancien président du Mexique, a fait cette confession en privé au vice-Premier ministre britannique de l’époque, Nick Clegg, en 2011. Jusqu’en 2018, Calderón a pourtant fermement défendu la guerre militarisée contre la drogue.

“Calderón s’était fait un nom dans la politique mexicaine en tant que” je vais gagner la guerre contre la drogue “”, a déclaré Clegg, désormais haut responsable des relations publiques de Facebook et également représentant de la Commission mondiale pour la politique des drogues.

“Il m’a dit : “Pensez-vous qu’il y aura jamais une vente réglementée des drogues en Grande-Bretagne ou en Amérique ? Parce que j’en suis venu à cette idée”- et je me souviens qu’il l’a dit avec beaucoup d’émotions -” que nous avons passé des années à essayer de mener cette guerre contre la drogue qui est impossible à gagner. Vous ne gagnerez jamais si vous ne parvenez pas à éliminer la criminalité en allant vers la réglementation des drogues”.

Le Mexique est allé très loin dans sa guerre à la drogue et aux cartels. L’armée a été dépêchée dans tout le pays pour attaquer les cartels, une politique qui a entraîne plus de 275000 morts dans les cartels et la population civile depuis 2007. Plus de 73 000 personnes sont également toujours portées disparues et 39 000 corps non identifiés sont dans les morgues du pays.

Dans un communiqué publié cette semaine à VICE News, Calderón n’a pas nié que la conversation avait eu lieu, mais a affirmé qu’il n’avait jamais dit que la guerre contre la drogue était impossible à gagner. Il a déclaré qu’il avait longtemps évoqué la possibilité d’une légalisation comme solution aux problèmes liés à la violence liée à la drogue, mais qu’il n’avait jamais été convaincu de ses mérites.

Le successeur de Calderon a embrassé une vision différente, poussée par une décision de la Cour suprême en 2018 qui mettait fin à la prohibition du cannabis. Les Mexicains majeurs sont désormais en droit de posséder, de consommer et de cultiver du cannabis pour un usage personnel et le pays étudie cahin-caha la mise en place d’une régulation du cannabis en parallèle de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus.

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