Cannabis aux Pays-Bas

Le doyen des coffeeshops d’Amsterdam contraint de fermer

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La mairie d’Amsterdam a décidé de fermer tous les coffeeshops situés à moins de 250 mètres d’une école au 1er janvier 2017. Parmi les victimes de cette directive, le doyen des coffeeshops d’Amsterdam : le  “Mellow Yellow “.

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La lente agonie des coffeeshops

Le Mellow Yellow, plus vieux coffeeshop d’Amsterdam, devait fêter ses 50 ans en 2017. Un anniversaire fatal, la fête est annulée car le shop doit de fermer ses portes. Le maire Eberhard van der Laan, en accord avec le conseil municipal, souhaite fermer tous les coffeeshops situés à moins de 250 mètres d’une école. Par cette mesure, il souhaite dissuader les jeunes de consommer du cannabis. Un dernier jour de l’an pour 28  coffeeshops qui devront baisser le rideau dès le 1er janvier 2017.

Le gérant du papy des coffees, Johnny Petram, assiste dépité à la situation. “Le Mellow Yellow est le premier coffeeshop et maintenant ils veulent le fermer … Je sers des milliers de personne par jour. Ils viennent du monde entier, ici on peut voir des Israéliens et des Palestiniens fumer ensemble. Même les gens qui ne fument pas se retrouvent ici. Nous faisons partie de l’histoire d’Amsterdam.”

Cependant Johnny Petram défend corps et âme le Mellow Yellow. Avec l’aide de son avocat, il tente d’invalider cette décision. Pour sa défense, il avance que l’école la plus proche est une académie de coiffure dont les étudiants ont souvent plus de 18 ans.

Une directive qui inquiète les acteurs puisqu’un touriste sur trois visite au moins un coffeeshop et que bon nombre d’entre eux ne viennent que pour ça.  August De Loor, président de l’union des coffeeshops, annonce même  « la mort des coffeeshops d’ici cinq à dix ans ». Selon lui, les salons d’herbe font partie intégrante du coté accueillant et chaleureux d’Amsterdam. «  Ce sont des lieux de sociabilisation au même titre que les bars, C’est notre culture et ce qui fait qu’Amsterdam est unique  ».

Nettoyer le « Red Light District »

La décision de fermeture des coffeeshops fait partie d’un vaste programme de nettoyage du Quartier Rouge d’Amsterdam. 22 coffeeshops ont fermé dans cette artère centrale de la capitale en quelques années.

Le porte-parole du maire s’explique : « Si nous ne réalisons pas ces fermetures de coffeeshop, nous devrons appliquer le Weed Pass à Amsterdam. Et nous savons par expérience que l’application du Weed Pass augmente le trafic de rue. » Si le Weed Pass est appliqué à Amsterdam, seuls les Néerlandais pourront acheter du cannabis légalement.

Suite aux différentes politiques contraignantes, Amsterdam a perdu plus de la moitié de ses coffeeshops en 20 ans, passant de 350 à moins de 175 au 1er janvier 2017. Le porte-parole du maire continue dans sa logique : « Nous voulons augmenter la qualité de vie du centre-ville. Actuellement le Quartier Rouge propose énormément de coffee shop, sex shop ou de maison close, nous souhaitons diversifier les offres pour créer une balance équitable. Nous ne ciblons absolument pas les coffeeshops ».

August de Loor s’inquiète de la réduction du nombre de magasins pour une autre raison. Les places assises commencent à manquer dans les échoppes. “Les coffeeshops sont devenu des supermarchés de la weed, avant on s’asseyait, dégustait et on se marrait. Maintenant, on achète son herbe et on se casse (dans le texte). Il y aura donc de plus en plus de fumeurs dehors.”

Il existe n’anmoins un motif d’espoir pour les coffeshops : des élections se tiendront en 2017. Ces élections désigneront la nouvelle majorité à la Chambre des Représentant le 15 mars 2017.  Actuellement l’opposition et quelques députés de la majorité tentent de légiférer sur une légalisation totale de la chaîne du cannabis hollandaise.

Théo Caillart

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