Cannabis aux Etats-Unis

Etats-Unis : la DEA annonce des mesures pour faciliter les recherches sur le cannabis

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Aux Etats-Unis, la Drug Enforcement Agency (DEA) a annoncé lundi prendre des mesures pour faciliter et élargir les recherches scientifiques sur le cannabis. Les lois qui réglementent la production de cannabis vont être adoucies afin de permettre à un plus grand nombre de cultivateurs de déposer des demandes d’approbation.

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Pour preuve de la nécessité des ces mesures, le sénateur démocrate de l’Illinois a récemment présenté un projet de loi visant à supprimer toutes les restrictions fédérales pour effectuer des recherches sur le cannabis. De plus, au cours des deux dernières années, la DEA a plus que doublé le quota d’attribution d’autorisations de production de cannabis. La DEA espère que l’enregistrement d’un plus grand nombre de producteurs de cannabis qualifiés augmentera la qualité et les variétés disponibles.

Des mesures nécessaires

La décision survient juste deux jours avant une échéance clé dans une action en justice intentée contre l’agence par la chercheuse Sue Sisley du Scottsdale Research Institute. Le Dr Sisley étudie le potentiel du cannabis pour traiter le trouble de stress post-traumatique, et s’intéresse particulièrement aux anciens combattants. Elle avait cherché à mettre fin à trois années de blocage par la DEA sur ses propres recherches sur le cannabis. “Jusqu’à aujourd’hui, personne ne pouvait rien faire. Nous étions menottés”, a déclaré Shane Pennington, membre de l’équipe juridique du Dr. Sisley. “Maintenant, ils vont faire quelque chose. C’est une très grande avancée”.

Pendant près d’un demi-siècle, seule l’Université du Mississippi avait l’autorisation de cultiver du cannabis à des fins scientifiques. Les recherches sont sous-traitées à l’Institut national de lutte contre l’abus des drogues (NIDA), qui ne produit qu’une poignée de variétés de cannabis, et leurs méthodes de culture produisent des fleurs de qualité inférieure. Ce monopole sur la production pour la recherche signifiait que NIDA et les producteurs du Mississippi n’étaient pas incités à fournir ce que le Dr Sisley et ses pairs voulaient pour leurs études. Les nouvelles mesures de la DEA signifient que le Dr Sisley pourra obtenir des produits de meilleure qualité et d’une plus grande variété dans la composition chimique des fleurs de cannabis.

Des régulations pas encore communiquées

Malgré l’avancée considérable que représente l’annonce de la DEA, les régulations ne sont pas encore écrites, et cela pourrait prendre beaucoup de temps, retardant encore un peu plus la mise en place du projet. “Maintenant, nous devons juste garder l’attention de la DEA”, a déclaré le Dr Sisley. “La DEA peut ralentir ce processus pendant de nombreuses années, laissant indéfiniment les progrès de la recherche sur le cannabis médical dans le flou juridique. Mais au moins cette porte est maintenant théoriquement ouverte”.

La difficulté principale que rencontrerons les législateurs sera la reclassification du cannabis. Jusqu’à présent, La DEA a insisté pour que le cannabis reste un stupéfiant de l’annexe I, considérée comme la plus dangereuse, alors même que la moitié des États du pays l’ont légalisé pour un usage médical ou à des fins récréatives. Selon Shane Pennington, la réticence à reclassifier le cannabis n’a pas de sens, au vu des nombreuses recherches qui ont déjà effectuées aux Etats-Unis comme dans le monde sur l’efficacité du cannabis.

Le communiqué de la DEA ne précise en effet pas de date concernant la publication des nouvelles mesure, seulement que “la DEA a l’intention de proposer de nouveaux règlements qui régiront le programme des producteurs de cannabis pour la recherche scientifique et médicale”. L’avenir des recherches sur le cannabis reste donc incertain.

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