Cannabis en France

Qu’a donné la première réunion du collectif Espoir Impatient, qui recueille et médiatise les attentes des patients de cannabis médical français ?

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A l’issue de sa première table ronde, dimanche 5 mai dans le 2e arrondissement de Paris, le collectif Espoir (Im)patient a été officiellement lancé. Nous l’avions mentionné dans un précédent article, il a pour objectif de fédérer les patients pour que leurs voix soient prises en compte dans le processus de décision du CSST. Ce dernier prépare une expérimentation du cannabis à visée thérapeutique en France d’ici la fin de l’année.

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Ce qui s’est dit à la table ronde

A l’occasion de cette table ronde, une trentaine de patients et leurs proches ainsi que des professionnels de santé et des experts se sont retrouvés pour échanger. Les patients ont alors pu faire part de leurs besoins et de leurs attentes concernant l’ouverture de l’accès au cannabis à visée thérapeutique prévu par l’ANSM à la suite des conclusions du CSST. Le comité doit se prononcer fin juin sur les modalités de mise à disposition du cannabis à visée thérapeutique. “Il est essentiel que la voix des patients soit pleinement entendue dans ce débat car l’attente est immense”, explique Mado Gilanton, porte-parole d’Espoir (Im)patient.

Les principales attentes exprimées par les patients sont les suivantes :

  • que les médecins généralistes puissent également prescrire du cannabis à visée thérapeutique
  • que le cannabis à visée thérapeutique soit remboursé par la Sécurité Sociale et éventuellement les mutuelles de santé
  • que soit agrandie la liste des pathologies conditionnant l’accès au cannabis en fonction des preuves scientifiques existantes et en prenant également en compte les études observationnelles. La liste des pathologies n’inclut pour l’instant que les douleurs chroniques réfractaires aux thérapies existantes, certaines formes d’épilepsie sévères et pharmaco-résistantes, les soins de support en oncologie, les soins palliatifs et la spasticité dans la sclérose en plaques
  • que la recherche soit encouragée dès aujourd’hui par une réelle volonté politique
  • que le futur circuit de distribution desserve tout le territoire. Dans le cadre légal d’une “expérimentation”, celle-ci peut être circonscrite à un territoire particulier de la République.
  • que le cannabis ne soit plus considéré comme un traitement de dernier recours mais une option comme une autre. Le CSST ne l’envisage pour l’instant que comme traitement de dernier recours
  • que les formes sous lesquelles le cannabis est autorisé ne soient pas limitées et puissent ainsi répondre à la diversité des cas
  • que soient mis en place des formations adaptées pour les professionnels de santé toutes spécialités confondues

“Nous sommes très contents, la réunion a été un succès”, affirme Sara Velimirovic, une représentante du collectif. “Nous avons réussi à communiquer l’urgence de la situation et le calendrier du CSST aux patients. Ils sont donc informés par rapport à ce qu’il se passe, par rapport au changement de régulation qui les concerne. Nous ne nous attendions pas également à une telle couverture médiatique. Nous avons réussi à créer le débat et à sensibiliser le public et ça c’est très important” ajoute-t-elle.

Le collectif travaille actuellement à une lettre ouverte co-signée par différentes associations qui sera ensuite transmise aux autorités françaises comme l’expression des attentes des patients.

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