Cannabis en Israël

Comment le cannabis a fait consensus en Israël ?

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Israël est aujourd’hui le pays leader dans la recherche sur le cannabis. Le cannabis y est toujours illégal, sauf pour un usage médical lié à certaines pathologies, mais le pays cherche aujourd’hui à dépénaliser l’usage et la possession de cannabis.

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“C’est une question de droit des citoyens” confie Sharren Haskel, députée de la Knesset rattachée au Likoud, et qui propose de ramener les infractions à la possession de cannabis à une peine administrative, grosso modo une contraventionnalisation, tant que les quantités restent inférieures à 15 grammes. La question de la légalisation complète n’est pas encore d’actualité. Le législateur israélien attend notamment d’avoir dépénalisé avant de juger l’opportunité de légaliser. “Nous ne voulons pas empirer les choses” dit-elle au site Forward.

Israël en est là de sa politique du cannabis. Le pays a autorisé depuis peu les exportations de cannabis médical, alors que la question de la prescription de cannabis à usage thérapeutique ne fait plus polémique parmi les députés.

L’histoire du cannabis médical a commencé dans les années 1960 en Israël, avec un chimiste né en Bulgarie, Raphael Mechoulam. Un officier de police lui fournir du Libanais de contrebande pour ses recherches, et lui permet ainsi d’isoler et de synthétiser le cannabidiol et le THC, le composant psychoactif du cannabis. C’est cette première découverte qui installe Israël à la pointe de la recherche sur le cannabis.

Dans les années 90, sous l’impulsion de Mechoulam, le pays autorise l’usage de cannabis pour traiter des maladies graves, dont le cancer, Parkinson, la maladie de Crohn et les syndromes de stress post-traumatique. A l’époque, le cannabis est encore considéré comme un truc de hippie pacifistes de gauche. Les seuls politiques à en parler sont d’ailleurs de gauche.

Cela a changé en 2013, lorsque Moshe Feiglin, du Likoud (parti de droite), s’est positionné en faveur de l’utilisation médicale du cannabis. Sa femme est en effet atteinte de Parkinson et utilise du cannabis pour soulager ses symptômes. Feiglin propose que tous les docteurs puissent prescrire du cannabis médical, et soutient une légalisation complète de la plante.

Aujourd’hui, n’importe quel spécialiste peut prescrire du cannabis, et chaque prescription doit être approuvée par le Ministère de la Santé. Les médecins sont également formés pour savoir comment le prescrire. 25 000 patients se soignent au cannabis.

La sortie du placard de Feiglin a fait prendre conscience aux Israéliens que la question du cannabis médical n’était pas une histoire de parti, mais de société, et a cassé les stéréotypes et les clichés liés au cannabis. Même les partis religieux ont rejoint cette coalition d’intérêt.

De nombreuses recherches ont également pu voir le jour, notamment sur l’effet du cannabis sur la maladie de Crohn, ou des études sur l’autisme chez les enfants et les adultes.

Le cannabis médical en Israël attire dorénavant nombre de start-ups et d’investisseurs. L’autorisation de l’exportation de cannabis médical va continuer à construire cette réalité de leader, alors que les Etats-Unis ne reconnaissent toujours pas officiellement de vertus thérapeutique au cannabis (28 Etats ont tout de même légalisé l’usage médical), et que la France est dans l’impasse sur ce sujet.

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