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Tunisie : la très répressive loi sur le cannabis bientôt assouplie ?

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Après l’émoi provoqué par la condamnation à 30 ans de prison pour trois jeunes ayant fumé un joint, et les manifestations de colère à Tunis, le Premier ministre Hichem Mechichi a promis de dépoussiérer la Loi 52 sur le cannabis.

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“Le gouvernement se penchera sur la révision et l’amendement de la Loi 52, relative à la consommation des stupéfiants”, promet Mechichi. Son chef de cabinet va même plus loin. “Cette loi est dépassée et nous proposerons une initiative législative dont le but est de réduire les peines privant de liberté les consommateurs de drogue”, détaille Moez Lidinallah Mokaddem.

La classe politique rivalise désormais d’idées pour actualiser cette loi – dite “52” – votée en 1992 pendant la dictature de Ben Ali. Le groupe centriste au Parlement, La Réforme, propose ce mardi un amendement. “La proposition a pour objectif d’alléger les sanctions pénales qui pourraient être infligées aux consommateurs et de durcir les sanctions pour les trafiquants et les bandes qui encouragent la consommation de stupéfiants, déclare le président du groupe, Hassouna Nasfi, à la radio Mosaïque FM. Sur cette base, il y aura des sanctions privatives de liberté pour les trafiquants et des sanctions alternatives pour les simples consommateurs.

600€ d’amende

La solution évoquée serait de limiter les sanctions en cas de consommation à des amendes plutôt qu’une peine de prison. Le député propose 500 à 1000 dinars (150 à 300 euros) pour une première condamnation. En cas de récidive – comme c’est le cas pour les trois jeunes condamnés à 30 ans de prison – Nasfi souhaite jusqu’à 2000 dinars (600 euros) d’amende.

“Ensemble, sauvons ces jeunes et rappelons-nous qu’ils ne sont pas des criminels, mais des cibles et des victimes de criminels qui, eux, doivent être traduits en justice”, déplore le député et ancien ministre Hichem Ben Ahmed. Le zatla, comme appelé en Tunisie, est particulièrement apprécié par la jeunesse du pays. Mais elle s’expose à de lourdes conséquences avec la loi 52. Selon la radio RFI, 20 % des prisonniers tunisiens ont été condamnés pour cannabis.

Pour l’instant Ennahda, parti politique le plus puissant, n’a pas réagi. Pour passer l’amendement, il faudra pourtant le soutien de ce parti islamiste et conservateur. Ennahda possède 49 sièges sur 134 à l’Assemblée des représentants du peuple, le groupe le plus nombreux au Parlement tunisien.

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