Cannabis au Royaume-Uni

Le Royaume-Uni plus proche que jamais du cannabis médical

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Suite à l’affaire Billy Caldwell, le gouvernement britannique a commandé un rapport en deux parties sur la possibilité de délivrer du cannabis médical au Royaume-Uni. La première partie, rédigée par le conseiller médical en chef du gouvernement, indiquait la nécessité d’autoriser les médecins à prescrire du cannabis aux patients qui en ont besoin. La deuxième partie vient d’être publiée.

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Le Rapport de l’ACMD

L’Advisory Committee on the Misuse of Drugs, Comité consultatif sur l’abus des drogues, a envoyé hier son rapport sous forme de lettre à Sajid Javid, l’homme à la tête du Home Office, l’équivalent de notre ministère de l’Intérieur. Dans cette lettre, l’ACMD se base sur des preuves scientifiques et des avis médicaux pour établir des recommandations et tirer des conclusions quant à la situation du cannabis médical dans le royaume.

Au Royaume-Uni, la classification des substances se fait comme aux Etats-Unis par un système de scheduling. Le cannabis et ses dérivés (à part le Sativex) se trouvent dans le Schedule 1 Substances, qui regroupe les substances illégales et sans valeur médicale officiellement reconnues. Les médecins ne sont donc pas autorisés à prescrire du cannabis, même si ils jugent que cela pourrait bénéficier le patient.

Le Chief Medical Officer, qui a rédigé la première partie du rapport, et l’ACMD s’accordent sur le fait que le cannabis doit être changé de classification, afin d’en permettre l’accès à ceux qui en ont besoin. Parmi ses conclusions, l’ACMD estime que « les produits médicaux dérivés du cannabis respectant les standards appropriés pour les médicaments ne devraient pas être soumis aux restrictions de l’Annexe 1».

Le rapport insiste aussi sur la nécessité de définir rapidement et clairement ce qu’est un médicament dérivé du cannabis, quels sont les standards auxquels ces produits doivent correspondre, et seulement une fois que cela aura été accompli, de reclassifier uniquement les produits correspondants aux nouveaux standards dans le Schedule 2, ce qui permettrait aux médecins de prescrire des médicaments au cannabis standardisés comme tous les autres médicaments. L’ACMD précise que « certains produits déjà présents à l’étranger pourraient correspondre à ces standards ».

L’ACMD recommande aussi que des efforts doivent soient faits de la part des autorités pour s’assurer que ces produits restent sains, et que les produits de cannabis synthétique restent en Schedule 1, à cause de leur dangerosité et de leur imprédictibilité, avant de tirer deux autres conclusions :

  • des essais cliniques concernant l’efficacité et la sûreté des produits médicinaux dérivés du cannabis doivent être menés de manière urgente
  • l’ACMD estime que le cannabis ne doit pas être vu en isolation mais comme un exemple d’un problème plus large de « barrières à la science » associées à la classification d’autres substances en Schedule 1

Les conséquences

Après la parution du rapport du CMO, Sajid Javid a déclaré qu’il « remerciait le CMO de ses conseils » et qu’il « attendait maintenant les conclusions du comité indépendant (ACMD) pour démarrer la deuxième étape de ce processus (…) Lorsque j’aurai reçu ces conseils, je déciderai des démarches à entreprendre ». Hier, après la parution des conseils de l’ACMD, il a ajouté qu’il « allait prendre une décision rapidement ».

Ce rapport pourrait rapidement déboucher sur la légalisation du cannabis médical au Royaume-Uni.

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